Le dimanche 28 juin 1992, François Mitterrand tente une audacieuse visite de Sarajevo assiégée depuis des mois par les forces serbes de Milosevic. Si l’effondrement de l’URSS s’est réalisé sans que le sang ne soit versé, l’éclatement de la Yougoslavie entraîne des conflits ethniques meurtriers et la réapparition des camps de concentration que l’on croyait disparus à jamais. L’approche de l’aéroport de Sarajevo s’avère périlleuse mais le président français n’en a cure. Il sera toutefois contraint d’enfiler un gilet par balles au moment de quitter la ville. François Mitterrand, accompagné de son ministre de l’action humanitaire Bernard Kouchner, visite donc la ville pendant six heures en compagnie de son homologue bosniaque Alija Izetbegovic. Si le geste est avant tout symbolique, il demeure encore dans les esprits bosniens aujourd’hui. Cette visite illustra néanmoins l’impuissance européenne face au drame qui se déroulait à sa porte. La visite de François Mitterrand permit tout de même l’acheminement de 150 tonnes d’aide humanitaire dans les jours qui suivirent.