Tunisie : la France doit soutenir clairement la transition démocratique

Depuis plusieurs semaines, le Président de la République et le Gouvernement français cumulent fautes politiques lourdes et erreurs d’analyses graves concernant la Tunisie et le peuple tunisien. (…)
armi d’autres au sein de la majorité présidentielle, les déclarations de Madame Alliot-Marie – Ministre des Affaires étrangères – tenues le mardi 11 janvier 2011, à l’Assemblée nationale, ont été particulièrement scandaleuses (voir des extraits en annexe).

Depuis cette date, elle a fait preuve mardi d’entêtement et de mauvaise foi lors de son audition par la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale et, hier, d’arrogance à la sortie du Conseil des ministres.

Ce comportement, indigne d’une Ministre d’Etat, devrait l’inviter à en tirer des conclusions personnelles. Ou, pour le moins, à formuler des excuses publiques au peuple tunisien et à la mémoire des nombreux morts de la « Révolution du Jasmin ».

Dans un cas contraire, comment permettre à la France de retrouver une voix audible et crédible auprès des Tunisiens et des citoyens du « monde arabe » ? Comment donner du sens à l’implication de notre pays au sein des organisations euro-méditerranéennes ?

La démocratie, les libertés, les enjeux éducatifs, culturels, sociaux et économiques doivent être au cœur du dialogue entre les deux rives de la Méditerranée. A commencer, pour nous, par une relance européenne du « processus de Barcelone ».

Pour ouvrir véritablement l’ère de l’après Ben Ali, le Président de la République et le Gouvernement doivent soutenir, enfin et clairement, la transition démocratique en Tunisie. Nous demandons des actes, notamment sur la préparation des élections.

Pour terminer, rappelons que les socialistes morbihannais ont accueilli les jeunes responsables tunisiens du « Réseau euro-méditerranéen de la Jeunesse citoyenne » lors d’une « Journée internationale » en février 2003 à Vannes.

Nous avons une pensée émue pour eux – Imen Derrouiche et Nourredine Ben Ticha – et pour toutes celles et tous ceux qui ont œuvré depuis tant d’années pour la démocratie et les libertés en Tunisie et dans le monde.

Annexe

Extraits des déclarations de Madame Alliot-Marie – Ministre des Affaires étrangères – tenues le mardi 11 janvier 2011, à l’Assemblée nationale :

« Le problème des décès et des violences constatées au cours de ces manifestations (…/…) montre le bien-fondé de la politique que nous voulons mener quand nous proposons que le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type ».

(…/…)

« Aujourd’hui face à cette situation, la priorité doit aller à l’apaisement après des affrontements qui ont fait des morts, un apaisement qui peut reposer sur des techniques de maintien de l’ordre. J’ai fait part tout à l’heure de notre proposition, puisque nous avons des savoir-faire en la matière. De la même façon, il est évident que doivent être prises en compte les réponses apportées par les gouvernements eux-mêmes».

 

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