En période de grand débat national, il n’est pas déconseillé d’être un peu imaginatif. Notre 1er Secrétaire nous a même exhortés à y participer en faisant valoir nos idées et nos valeurs. L’idée qui suit est sans doute imparfaite et certainement amendable, mais elle a le mérite d’être mise au débat.
20 euros/mois versés à chaque enfant jusqu’à ses 18 ans
L’idée est ainsi de verser à chaque enfant 20 euros par mois de sa naissance jusqu’à ses 18 ans. L’argent serait affecté sur un compte dont la personne ne pourrait disposer qu’à sa majorité. Dans l’attente, la Caisse des dépôts gèrerait l’épargne dégagée par ces comptes. Cela reviendrait à 240 euros par an et 4320 euros au final pour chaque jeune. En prenant comme référence une moyenne de 800 000 naissances par an, cela coûterait 192 millions d’euros la 1ère année à l’État. Engagement financier qui monterait crescendo jusqu’à atteindre 3 milliards et demi d’euros environ au bout de 18 ans. Somme qui constituerait le rythme de croisière de ce dispositif, avec des variables bien entendu selon la dynamique démographique. À titre de comparaison, nous avions mis 50 milliards d’euros sur le CICE. Julien Dray avait fait une proposition analogue il y a quelques mois, avec un montant beaucoup plus important et un financement hypothétique.
Un outil favorisant l’égalité des chances
Avec cette somme de 4320 euros, chaque jeune disposerait d’un pécule pour l’aider dans le début de sa vie d’adulte. Cet argent pourrait l’aider à financer ses études, son permis ou son logement. Cela pourrait éviter à certains jeunes d’avoir à trop travailler en parallèle de leurs études pour les financer. Or, on sait que c’est la principale cause d’échec à l’université. Ce dispositif s’inscrit clairement dans une philosophie d’égalité des chances et donc dans la plus pure tradition républicaine. Il est bien sûr possible de décider de verser une somme plus élevée. Cette idée ne résorbera pas la fracture sociale ni ne réparera à elle seule l’ascenseur social. Mais elle apportera une contribution au règlement de ces deux maux de la société française.
Une épargne disponible pour financer la transition énergétique
Ce dispositif se veut sans condition de ressources des parents, premièrement par universalisme républicain, deuxièmement parce qu’instituer des conditions de revenus induirait des effets de seuil qui génèrent toujours des problèmes. Cela impliquerait enfin des coûts administratifs dus à la gestion des dossiers, sans parler des variations de revenus pendant l’enfance. Bref, cela créerait davantage de problèmes que cela n’en résoudrait.
Quant à l’épargne dégagée par ces comptes et gérée par la Caisse des dépôts, elle serait intégralement dirigée vers le financement de la transition énergétique. Ce dispositif contribuerait ainsi à double titre à préparer l’avenir des générations futures.
Michel LE BERRE et Kevin ALLENO
EN COMPLÉMENT :
→ Message à la jeunesse, Pierre Mendès-France, 22 décembre 1955
Un capital qui permet à chacun de pouvoir faire des choix de vie, de changer d'existence. - @faureolivier #LaCriseEtApres pic.twitter.com/loxMt0ycRq
— Parti socialiste (@partisocialiste) March 20, 2019