La nouvelle était attendue. Elle est arrivée fin février de la Commission européenne. Le financement du projet breton d’installation de 4 éoliennes flottantes entre Groix et Belle-Ile, et des 3 autres projets en Méditerranée, pourront bénéficier des aides de l’État.
Un enjeu crucial pour l'éolien flottant en Bretagne
Après l’avis favorable rendu dans la suite de l’enquête publique fin 2018, et en attendant la décision du Préfet du Morbihan au printemps, c’est donc une nouvelle étape d’importance franchie pour ce projet crucial pour la Bretagne mais aussi pour la création d’une filière industrielle de l’éolien flottant.
Les enjeux sont de taille puisque, une fois la période des recours épuisée, Eolfi pourra lancer la construction de ses 4 éoliennes offshore qui produiront 24 MW. Des mégawatts-heure qui seront injectés ensuite, via un câble sous-marin raccordé à Erdeven, sur le réseau public d’électricité.
Eolfi prévoit pour ce projet une implantation industrielle en 2020 sur le Polder de Brest où la Région investit actuellement 220M€ pour aménager un terminal pour les énergies marines. L’assemblage des éléments de turbines sur les flotteurs se fera en Bretagne. La mise en service de ces 4 éoliennes est prévue en 2021.
Cette ferme pilote n’est que le premier pas attendu pour le développement d’une filière de l’éolien flottant en Bretagne puisque nous avons délimité une 2ème zone de 500 km2 plus au sud de Groix-Belle-Ile, en juin dernier, lors de la conférence régionale mer et littorale. Une instance de concertation unique, co-présidée par le Président de la Région, le Préfet de Région et le Préfet maritime, qui réunit plus d’une centaine de représentants des usagers de la mer. Cette zone de consensus pourra accueillir jusqu’à 1 GW d’éolien flottant quand la feuille de route EMR (énergies marines renouvelables) bretonne, votée dans l’hémicycle régional en juin 2016, prévoit 1,5GW de flottant à l’horizon 2030.
L'État pas au rendez-vous
Il restera à identifier une 2e zone pouvant accueillir 500 MW. Mais elle sera identifiée selon notre méthode bretonne de concertation et de planification, nécessaire pour proposer au Gouvernement des zones partiellement « dérisquées » de recours.
Malheureusement, si l’ambition bretonne en matière de développement du flottant est là, celle de l’État est en-deçà. Dans le projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie qui nous a été présenté en décembre, la France n’est pas au rendez-vous. Le Président de la Région, Loig Chesnais-Girard, a donc mobilisé ses collègues Présidents des Régions littorales pour faire une contre-proposition plus ambitieuse mais aussi réaliste. Objectif : obtenir plus de volumes de production et un cadencement d’appels d’offre tous les 2 ans, rythme nécessaire pour qu’une filière industrielle voit le jour.
Gaël LE SAOÛT
EN COMPLÉMENT :
→ Énergies marines renouvelables : ils alertent le gouvernement, Ouest-France, 10 décembre 2018
→ Énergies marines renouvelables : la France est en retard, Sciences et Avenir, 30 juillet 2018
→ Énergies marines renouvelables : la filière reste sur sa faim, Antoine Boudet, Les Échos, 28 novembre 2018
La programmation sur l’#éolien en mer n’est pas à la hauteur du potentiel de la #Bretagne et de son engagement pour la transition énergétique. Partant des objectifs énoncés, aucun projet industriel viable et créateur d’emplois ne pourrait se construire #PPE #AEM2018
— Loïg Chesnais-Girard (@LoigCG) November 28, 2018
https://twitter.com/regionbretagne/status/1121073099494105089
https://twitter.com/presseoccitanie/status/1121328928797413377