Citoyenneté et démocratie

Voici la contribution du groupe de travail citoyenneté et démocratie :

Démocratie et citoyenneté

Contribution du groupe de travail pour la préparation du Projet 2008

Groupe animé par Gwennan MELSCOËT

Réfléchir au fonctionnement de notre société est crucial car la démocratie est fragile. Il faut s’attacher à la faire vivre, à la faire évoluer sans perdre de vue ses principes de base. Nous l’observons tous depuis des années, notre démocratie et l’exercice de la citoyenneté sont en crise. Ce constat n’est pas nouveau et les socialistes ont la volonté d’engager des réformes institutionnelles dans ce sens comme le droit de vote pour les étrangers aux élections locales, le renforcement du rôle du parlement, la limitation du cumul des mandats, la fin du 49.3, la responsabilité pénale du chef de l’Etat…

Les réformes à l’échelle nationale sont plus que nécessaires car c’est là où se situent les leviers importants pour construire une démocratie vivante. Il s’agit aussi de repenser la démocratie locale. Ici et là, des expériences nous montrent que les responsables politiques peuvent innover dans leur pratique de la démocratie. Il nous faut de nouveaux espaces et de nouveaux mécanismes de délibérations collectives. Pour cela, 2 leviers sont essentiels : la concertation avec les corps intermédiaires et l’implication des citoyens. Mais avant tout, un préalable, l’éducation à la citoyenneté, car si la citoyenneté est à la fois un droit et un devoir, elle nécessite un apprentissage.

La participation des citoyens à la gestion des services publics locaux constitue l’une des nouvelles exigences de la République.

La seule participation, tous les six ans, au choix de ceux qui administrent localement est apparue insuffisante pour certains élus locaux. La démocratie participative ou de proximité, sous toutes ses formes visent à instaurer plus d’information, et une plus large concertation.

Eduquer à la citoyenneté

Apprendre à exercer sa citoyenneté, tel est notre devoir envers notre jeunesse. les responsables politiques semblent avoir négligés l’importance de cet objectif. Il s’agit pourtant d’une initiation complexe notamment pour les jeunes générations moins sensibilisées au concept précieux de la démocratie et enfermées dans un mouvement de rejet des politiques. Notre volonté est de conduire chacun à devenir un être libre, autonome, capable de comprendre le monde et d’agir sur lui. Il s’agit de préparer le futur adulte à exercer sa responsabilité dans les domaines politique, social, économique et écologique, en référence aux valeurs de la démocratie et des Droits de l’Homme.

L’engagement des jeunes est un thème important dans la recherche d’une démocratie vivante. Outre le dynamisme que leur engagement peut représenter, la jeunesse constitue avant tout une part importante de la population, dont le désintérêt politique doit être perçu comme un échec dans le fonctionnement démocratique. Le mieux pour fonder cette éducation nouvelle est de permettre au futur citoyen, dès l’école, de vivre des pratiques citoyennes, et d’autant plus au collège, structure qui touche tous les jeunes citoyens avant la fin de l’obligation scolaire à 16 ans.

Eduquer tôt

Cette apprentissage est d’autant plus bénéfique s’il intervient tôt dans la formation du futur citoyen. Dès l’école primaire, il faut impliquer les élèves au sein de divers conseils (journal, élaboration de règles de vie, …). Au collège, puis au lycée, il faut s’attacher à améliorer la participation des élèves aux instances (conseil de classe, conseil de la vie lycéenne, conseil d’administration, comité d’environnement social et citoyen, …). On peut aussi imaginer la mise en place de lieux de parole, d’instances de médiation et de régulation des conflits.

Election des délégués de classe

L’élection des délégués de classe et des représentants élèves dans les divers conseils de l’établissement doit être un événement dans cette démarche citoyenne. Elle est importante car elle permet d’exercer son apprentissage de citoyen. Cela peut être l’occasion d’une « journée citoyenne » préparée à l’avance par les élèves accompagnés des professeurs et éducateurs. Cette journée doit être précédée d’une « campagne ». La formation des délégués et élus doit être mise en place dans chaque établissement en y impliquant d’autres acteurs adultes que les seuls CPE, en particulier des intervenants extérieurs.

Les conseils de jeunes à l’école

L’école doit aussi être ouverte au reste de la société qui peut intervenir dans cette formation citoyenne. Les politiques notamment peuvent y trouver leur place afin de proposer aux futurs citoyens une 1ère approche politique. Les conseils de jeunes, de part leur composition, sont les plus légitimes à venir dans les établissements et travailler avec les élèves sur leur rôle et le rôle de la politique d’une manière générale.

Des débats dans les établissements

La sensibilisation à l’actualité et aux questions de société entre pleinement dans les prérogatives de l’école. Cela peut s’organiser par la mise en place de débats d’actualité organisés au niveau de l’établissement travaillés au sein des cours d’éducation civique. Ce travail participerait à la construction de l’esprit critique et de l’ouverture chez les jeunes. De plus, dans un monde de plus en plus médiatique, l’éducation à l’image permet de donner les éléments d’analyse critiques nécessaires pour faire de chacun un citoyen.

Formation des enseignants

Pour la réalisation de toutes ces propositions et l’intégration de cette notion d’éducation à la citoyenneté, les acteurs de l’éducation nationale doivent y contribuer et bénéficier d’outils. La formation parait évidente au sein de l’IUFM comme dans la formation permanente des professeurs mais aussi des administratifs et responsables d’établissement.

Représenter les jeunes

Un des enjeux de la mobilisation des jeunes dans le système démocratique est également leur représentativité et leur intégration au débat. Il semble donc essentiel de donner plus de place aux jeunes aux postes décisionnaires. A ceux qui opposeraient le manque d’expérience et un nécessaire temps d’apprentissage, il faut opposer le dynamisme et la représentativité que permettra le renouvellement politique des élus.

Concerter les corps intermédiaires

Chaque corps de notre société doit pouvoir trouver sa place dans le processus démocratique. Il s’agit de débattre autour de la décision politique. Ce débat avec les acteurs concernés doit permettre d’avoir un échange empreint de réalité. Chacun peut ainsi soulever les problématiques et les enjeux propres à sa vision issue de son activité et de sa pratique quotidienne. La méthode du Conseil Régional de Bretagne nous montre qu’il est possible de travailler avec les élus locaux, les forces sociales représentatives et les associations et que le résultat de cette concertation permet des actions politiques cohérentes.

Le Conseil économique et social régional de Bretagne

Missions

Instance sans équivalent dans les autres collectivités locales, le Conseil économique et social régional (CESR) est l’assemblée consultative de la Région. Composé de représentants de la vie économique, sociale et culturelle, il émet des avis et réalise des études sur les questions d’intérêt régional.

A travers ses avis, études et rapports, le CESR participe au processus de décision du Conseil régional. Avant chaque session du Conseil régional, le CESR émet obligatoirement des avis sur les décisions proposées par le président du Conseil régional aux élus. Le CESR peut également être saisi par les représentants de l’Etat dans la région,. Les sujets sur lesquels sont avis est obligatoire sont le budget régional, les grandes politiques de la Région et les orientations dans les domaines relevant de sa compétence, le contrat de plan Etat Région et son bilan annuel d’exécution.

Il peut aussi décider d’émettre un avis ou un vœu sur toute question relevant des compétences régionales relevant de l’action économique, sociale ou culturelle, dans le cadre de rapports. Il a donc une fonction d’évaluation des politiques publiques. Pour anticiper les évolutions, il peut aussi réaliser des études prospectives d’intérêt général. Il contribue ainsi à l’élaboration des stratégies du développement régional.

Fonctionnement du CESR

Le CESR se réunit en assemblée plénière au minimum quatre fois par an pour discuter et voter les avis et rapports préparés par ses quatre commissions et ses deux sections.

Le président

Après consultation du bureau du CESR, il fixe l’ordre du jour des sessions plénières et organise les travaux des commissions, sections et groupes de travail. Il est également responsable de l’information et des relations extérieures, notamment interrégionales, du CESR.

Le bureau du CESR

Il coordonne les travaux de ces commissions dans l’intervalle des sessions, sous la responsabilité du président du CESR.

Quatre commissions travaillent à la fois sur des questions spécifiques (la formation, la culture…) et transversales (l’interrégionalité, le budget régional…) : la commission formation et enseignement supérieur ; la commission développement économique et recherche ; la commission cadre de vie, affaires sanitaire et sociales, culture et sport ; la commission aménagement du territoire et environnement.

Deux sections

Elles travaillent sur des problématiques transversales : la section prospective sur les évolutions techniques, économiques, sociales, démographiques et culturelles, et la section Mer et Littoral, sur les questions liées à la vie maritime et littorale.

Des rapporteurs généraux

Ils préparent les avis concernant le budget, les questions européennes.

Composition

Les 113 membres du CESR sont nommés pour six ans par arrêté du préfet de Région, sur proposition des différentes organisations représentatives. Il se compose de quatre collèges.

un collège de 38 représentants des entreprises et activités professionnelles non salariées.

un collège de 38 représentants des organisations syndicales de salariés.

Un collège de 32 représentants des organismes participant à la vie collective (sociale, culturelle, associative…).

Un collège de 5 personnalités nommées par le préfet de Région.

Coopération

Au niveau régional, le CESR est engagé dans une coopération active avec les 21 Pays de Bretagne. Au niveau national il coopère avec les Conseils économiques et sociaux régionaux français de la façade atlantique et au niveau européen avec ses homologues dans les pays de l’Arc atlantique.

Marquant sa volonté de favoriser les diverses formes d’expression de la démocratie participative au sein de la région, le CESR a engagé une action de coopération avec les pays, agglomérations et conseils de développement de Bretagne. A la suite d’une première rencontre, le 7 juin 2005 le CESR a proposé trois modalités pour la poursuite des échanges.

La mise en place d’une rencontre annuelle d’échange sur les programmes de travail

La programmation d’une journée de travail sur la prospective : expériences, méthodes de travail.

Une association à la réflexion de la Commission « Développement économique et recherche » sur le thème de la mutation des activités, restructuration, reconversions, délocalisations.

BILAN

Au niveau départemental, il semble nécessaire de reproduire à une échelle plus modeste ce type de structure, en phase avec les compétences du conseil général. L’objectif est de repositionner le conseil général comme lieu de pilotage de politiques transversales, et de le doter d’un outil qui ouvre un espace à la discussion avec les partenaires associatifs, professionnels et syndicaux. En effet, à l’échelon départemental, seules les chambres consulaires identifient ce type d’espace et ces dernières portent essentiellement sur les questions économiques, compétence qui n’est pas la compétence première d’un conseil général. Il convient donc de s’inspirer de notre réussite sur ce point au niveau régional pour créer un espace nouveau de discussion sur les grands enjeux sociaux, environnementaux qui traversent notre département.

Cet outil doit en outre répondre à deux aspirations : la première est celle d’un enrichissement du débat politique par des techniciens et des acteurs engagés dans les politiques menées. Rentrer dans le concret, tel est souvent le manque que l’on oppose aux décisions politiques. C’est pourquoi une instance de ce type ne doit pas être le lieu où se reproduisent les oppositions constatées dans l’échange politique ou syndical. Il s’agit d’une instance qui doit adopter une démarche de projet, en creusant au plus profond des questions qui lui sont soumises.

L’autre aspiration est d’apporter une réponse de gauche à la tendance assez générale qui consiste à créer des grandes sociétés d’économie mixte pour prendre en charge à l’échelle d’un territoire le développement économique. Tel n’est pas notre vision des choses. Le développement économique est un objet ô combien politique qu’il ne faut pas neutraliser dans des instances parallèles. Une autorité locale dotée d’une structure de concertation et d’évaluation des politiques publiques dispose des leviers nécessaires pour piloter une politique économique locale.

Impliquer les citoyens

Les citoyens doivent eux aussi retrouver leur place dans notre démocratie, aux côtés des élus locaux. Ils doivent être des interlocuteurs directs des politiques. Et pour cela, c’est aux hommes et aux femmes politiques de leur donner un rôle, une place dans la vie de la Cité. C’est là le sens de beaucoup d’expériences locales. La démocratie participative vient renforcer la démocratie représentative. Alors que les représentants du peuple travaillent pour l’intérêt général, les citoyens impliqués dans la vie de la Cité peuvent interpeller l’élu sur des questions concises mais nécessitant un travail collectif. Au delà du rapprochement naturel entre élus et citoyens, la démocratie participative a aussi l’avantage de légitimer une décision. En effet, un choix politique est naturellement mieux compris et mieux accepté s’il est issu d’une concertation. On peut ainsi considérer que le temps passé à écouter et à débattre n’est pas perdu mais gagné.

Mais l’essentiel réside dans la place retrouvée du citoyen dans l’aménagement du vivre ensemble et de la nécessaire valorisation de sa légitimité.

Groupe de travail démocratie

Mission :

Ces groupes de travail visent à améliorer la cohérence et l’efficacité de l’exercice démocratique de la collectivité territoriale en favorisant la participation des citoyens et acteurs locaux.

Mode d’emploi :

Animé par l’élu en charge des questions de démocratie et assisté de fonctionnaires travaillant sur ces questions, la commission pourra être composé de personnalités qualifiées sur ce sujet et venant de différents horizons (éducation, associations, éducation populaire…). Elle pourra notamment :

réfléchir sur la mise en place d’outils de démocratie participative.

évaluer les outils de démocratie

proposer des améliorations aux différents dispositifs existants et outils mis en place

proposer des formations aux élus, fonctionnaires territoriaux et citoyens

élaborer des outils de développement de la participation citoyenne

recenser des expériences intéressantes de démocratie locale

proposer des actions d’éducation à la citoyenneté en direction des citoyens adultes et jeunes futurs citoyens

amélioration de la représentativité des citoyens dans les différents dispositifs

informer et communiquer sur les dispositifs de démocratie mis en place

Exemple de l’observatoire parisien de la démocratie locale :

L’Observatoire parisien de la démocratie locale remet chaque année au Maire de Paris un rapport global résumant l’ensemble des observations portant sur l’année écoulée. Ce rapport comporte des recommandations et avis visant à l’amélioration du fonctionnement de la démocratie locale à Paris.

Le Maire de Paris peut également saisir l’Observatoire de demandes d’études ou d’analyses de problèmes spécifiques qui donneront lieu à des notes de conclusion.

Budgets participatifs

Mission :

Les budgets participatifs visent à ouvrir une partie du budget d’une collectivité territoriale à la décision des citoyens et usagers du service public sur une politique donnée. Les citoyens sont alors positionnés en situation d’arbitrer entre différents projets proposés en fonction d’une stratégie d’ensemble.

Il s’agit avant tout de permettre aux citoyens de participer à la définition de la politique les concernant.

Ce dispositif permet la traduction de priorités. Quand le citoyen définit l’allocation du budget d’une politique, il dit quels sont ses besoins et choisit la mise en oeuvre qu’il considère la plus adaptée et la plus efficace. Cela peut concerner des questions importantes dans le projet de la collectivité comme un grand projet d’aménagement urbain.

Cette pratique va également contribuer à la formation à la citoyenneté, indispensable pour une démocratie vivante et oxygénée. Elaborer des projets, débattre, voter, toutes ces étapes sont celles de la construction d’une politique.

Les budgets participatifs organisent l’écoute des citoyens et leur participation au débat politique, responsabilisent les citoyens quant à leur rôle dans la cité et permet de mettre à jour de nouveaux besoins.

Les budgets participatifs peuvent être institués à l’échelon intercommunal. En effet, les budgets, notamment de fonctionnement des municipalités ouvrent très peu de marges de manœuvre. Par conséquent, ce sont d’abord les budgets d’investissement qui se prêtent à ce type de dispositif. Surtout, le budget participatif à l’échelle d’un territoire intercommunal peut permettre de renforcer l’identité d’un territoire, pour peu que ce territoire corresponde à un espace de vie des habitants.

Mode d’emploi:

Informer les citoyens par le biais de brochures, publications, réunions et diffusion sur Internet sur le fonctionnement de la collectivité (budget, compétences…) tout en expliquant la démarche mise en place par la collectivité avec ses différentes phases

inviter les citoyens ou usagers concernés à participer à l’élaboration de projets qui pourront être mis en oeuvre par la collectivité s’ils sont retenus par les citoyens

élaboration de projets avec l’organisation éventuelle de moyens de soutien par la collectivité

chiffrage des différents projets par la collectivité

débat autour des projets, leur budget, leurs objectifs suivi du vote des citoyens ou usagers soit par le biais de réunions publiques, de questionnaires

compte rendu et communication autour des propositions adoptées par la collectivité

Exemple : budgets participatifs lycéens Région Poitou Charentes :

Projets retenus dans la cadre des budgets participatifs lycéens:

management environnemental et aménagement paysager

projet « restauration-nutrition bio »

achat d’un minibus

création d’une maison d’édition et d’un journal lycéen

construction d’un préau

aménagement du terrain de basket

équipement d’une maison des lycéens

décoration intérieure avec la section « arts appliqués»

une aide aux échanges culturels inter-lycées

Exemple : budget participatif de Porto Allegre :

Crée en 1989, le Conseil du Budget Participatif est divisé en 3 grands niveaux :

micro local : réunions ouvertes à tous les citoyens qui débattent et désignent un délégué pour les représentés à l’échelle supérieure

l’échelle sectorielle et thématique : assemblées plénières qui synthétisent et hiérarchisent les propositions du micro local en 4 priorités, elles désignent également des délégués pour les forums et des conseillers au budget participatif

les forums matérialisent les propositions en orientations et le COP vote et amende le budget en fonction des orientations définies en lien avec l’exécutif municipal qui l’avalisera.

Conseil citoyens

Mission

Les conseils de citoyens sont un outil d’évaluation, une aide au pilotage, à l’enrichissement de l’action publique et au travail des élus, pas un instrument punitif ou de coercition ! Un complément et un appui à la démocratie représentative. Ils évaluent les politiques publiques, par rapport à la satisfaction des besoins ou par rapport au juste diagnostic des difficultés qui se posent, non pas dans un sens de sanction mais pour améliorer les choses.

Mode d’emploi

Le principe du conseil de citoyen est de réunir un échantillonnage de la population et de le mettre en situation d’expertise. Les personnes qui sont choisies le sont par tirage au sort, fait de telle sorte que les principales composantes de la société sont représentées. Il faudra imaginer une rémunération ou indemnisation afin de ne pas pénaliser les citoyens participants.

Le conseil ainsi réuni, reçoit des bases solides sur le sujet qu’il doit instruire. Ensuite, ce groupe convoque des experts de différents horizons et disciplines pour les questionner sur les enjeux du sujet traité.

Les conclusions du conseil peuvent être purement informatives. Néanmoins elles doivent au minimum faire l’objet d’une publication dans le journal officiel.

Elles également faire l’objet d’un débat au sein de l’exécutif de la collectivité référence ou avoir valeur de décision ou encore faire l’objet d’un referendum.

Exemple : observatoire des engagements en région Ile de France :

Dans la région Ile-de-France, un observatoire des Engagements verra le jour à l’automne prochain, et comptera 110 membres pour un mandat de 2 ans. Elle sera composée de franciliens et franciliennes volontaires, représentatifs de la diversité sociale et géographique de l’Ile-de-France. L’objectif sera de vérifier que les politiques publiques qui sont mises en place correspondent aux promesses ou au projet annoncé. Ce nouvel outil de démocratie participative établira chaque année un rapport de ses constatations, qu’il adressera au Président du Conseil régional. Ce rapport sera transmis aux Conseillers régionaux et rendu public.

Exemple : jurys de citoyens en Espagne :

En Espagne, les jurys de citoyens sont nés en Catalogne et au Pays Basque. On les y appelle parfois « noyaux d’intervention participative » ou « conseils citoyens ». On compte une vingtaine d’expériences en 2005 avec une tendance à la hausse. Leur mission : émettre un avis motivé sur une question d’intérêt public : planification urbaine, projet d’aménagement ou d’équipement mais aussi intégration des immigrés ou conséquences urbaines de la croissance démographique. Ils établissent, sur le problèmes qui leur est soumis, un « rapport citoyen » qui est rendu public. La durée des travaux varie de 1,5 à 3,5 jours d’affilée.

Conseils de quartier

Mission

Ces instances deviennent des outils d’une meilleure gestion municipale, d’une nouvelle organisation démocratique locale. En cela, elles contribuent à l’approfondissement de la démocratie représentative, en rapprochant l’élu du citoyen. Cependant , même avec cet objectif modeste, la difficulté est de faire vivre ces structures.

Leur crédibilité repose essentiellement sur leur capacité à mobiliser la population et sur leur faculté à peser sur les décisions.

Elles ont une fonction d’animation qui peut contribuer à drainer différentes catégories de population. La transparence dans les décisions et la qualité de l’information sont des préalables indispensables à la réussite de ces lieux de débats.

Mode d’emploi

Nées de la volonté des pouvoirs publics de voir les habitants s’approprier davantage leur cadre de vie en participant à la mise en oeuvre des politiques publiques locales, ces instances sont multiples : conseils de quartier, comités de quartier, comités consultatifs… Institués par le conseil municipal, ils comprennent des élus municipaux, représentés à la proportionnelle, ainsi que des personnalités représentatives et des associations d’habitants. Ils doivent jouer un rôle consultatif, force de proposition, et être associés aux décisions dans un esprit de concertation auprès du maire, principalement dans le domaine de la politique de la ville.

Exemple de Lanester

L’équipe municipale de Lanester a mis en place des conseils de quartier afin de stimuler l’intervention citoyenne dont le fonctionnement est défini dans une charte dont voici quelques extraits fixant les règles du jeu :

Le conseil de quartier participe à la construction de la décision, qui demeure au final de la responsabilité du Conseil Municipal, dont la légitimité, issue du suffrage universel, n’est pas remise en cause.

Le conseil de quartier comporte deux collèges : un collège d’habitants et un collège d’élus municipaux. Le collège des habitants compte au maximum 35 membres, habitant le quartier ou en ayant un usage quotidien, et âgés d’au moins 16 ans. Aucune représentation de formations politiques, syndicales, ou d’associations n’est prévue au sein du conseil de quartier. Les membres du conseil de quartier le sont à titre personnel. e collège des élus est composé des élus municipaux qui résident dans le quartier. Il peut en outre, dans un souci d’équilibre, accueillir un élu habitant le quartier voisin, ainsi que les élus des groupes minoritaires au Conseil municipal n’habitant pas le quartier, mais dont la représentation au sein de chaque conseil de quartier est ainsi assurée. Au total, le collège des élus municipaux compte au maximum 7 membres par conseil de quartier.

Le conseil de quartier est présidé par un habitant du quartier, élu par l’ensemble des membres du conseil de quartier. Aux côtés du président, un élu municipal “ référent ” du conseil de quartier, choisi par le Conseil Municipal, est chargé de faciliter les relations entre le conseil de quartier et la municipalité.

Le conseil de quartier élit en son sein un bureau de huit personnes maximum, comprenant le président et l’élu municipal référent. Le bureau prépare et assure le suivi des travaux du conseil de quartier. Le Conseil Municipal choisit également les élus municipaux référents (un par conseil), sur la base d’une représentation proportionnelle des groupes composant le conseil municipal.

Il appartient à chaque conseil de quartier d’organiser la communication de ses travaux à la population (date des réunions, ordre du jour, compte-rendu), selon les modalités figurant à son règlement intérieur, et avec le soutien logistique de la municipalité.

Une instance de coordination des conseils de quartier est mise en place. Elle réunit les présidents et les élus référents des conseils de quartier.

Le dispositif des conseils de quartier fait l’objet d’une évaluation régulière, dans les conseils de quartier, dans l’instance de coordination des conseils de quartier, en Conseil Municipal. Cette évaluation prend notamment la forme d’un bilan annuel d’activité.

Les conseils de la jeunesse

Mission

Le conseil permet d’une part d’associer les jeunes aux décisions publiques qui les intéressent et les concernent, et d’autre part d’initier les jeunes le débat et l’écoute. Les jeunes acquièrent ainsi une plus grande sensibilité à l’engagement.

Il se rendent également compte de la complexité des grandes décisions publiques. Le conseil de la jeunesse est également une force de proposition favorisant la prise d’initiative. Les jeunes apportent des idées, des pistes de réflexion inattendues, inexplorées. Cela donne un souffle nouveau et novateur.

Dès lors, le conseil de jeunesse est à la fois un lieu de consultation et un espace de prise de décision. Il se situe à la frontière entre le pédagogique et le politique.

Ils mettent principalement en œuvre deux types d’actions: l’amélioration du cadre de vie et la prévention.

Mode d’emploi

Dans la continuité des conseils d’enfants, les conseils de la jeunesse sont constitués d’adolescents et de jeunes adultes de 16 à 28 ans. Ce dispositif aspire à promouvoir la diversité en représentant toutes les classes sociales, de toutes les origines, et de niveaux scolaires hétérogènes afin d’être représentatif de la jeunesse. La parité est également un objectif que les conseils s’efforcent d’atteindre. L’animateur du conseil a un rôle de médiateur entre les jeunes et les différents acteurs de la vie locale (élus, experts, habitants). Les conseillers élargissent également leur réseau en développant des échanges avec les villes voisines.

Concertation intercommunale

Exemple de la démarche de Locmiquélic

La démarche ambitieuse que nous tentons de mettre en œuvre depuis cinq ans déjà est de partir d’une politique enfance-jeunesse cohérente et de l’intégrer dans un développement global du territoire. Les objectifs sont de créer ou recréer des liens entre jeunes et adultes, travailler en intercommunalité en respectant les singularités de chaque commune, articuler les dynamiques culturelles, pratiques artistiques et développement local, et de créer des espaces de parole.

Mode d’emploi

Il s’agissait tout d’abord d’identifier le territoire : sa situation géographique par rapport à la ville centre de la communauté d’agglomération, son passé historique, son identité culturelle marquée, les projets locaux de coopération intercommunale, la tertiarisation de l’emploi et de l’économie à travers le tourisme, une offre de services variés à structurer. Ce territoire se caractérise aussi à travers les représentations que la population (élus, jeunes, adultes, responsables associatifs..) se fait de son espace de vie.

Puis nous avons créé les premiers contacts : débats jeunes-adultes à partir de micro-trottoirs qui ont mis en évidence les préoccupations des jeunes, ateliers (percussions..) ,La Mer en Senne qui réunit des partenaires associatifs, les jeunes d’activac, des élus, les professionnels de l’animation et qui sert de support à des actions menées toute l’année autour de ce qui concerne la mer (avec un point d’orgue en juillet pendant une semaine festive où tous les acteurs se retrouvent pour prendre du plaisir, en y invitant toute la population, les touristes…).

Cette action a évolué depuis, avec l’appel notamment à des artistes (comédiens, musiciens….) pour aider à mettre en scène ces pratiques. Les élus ont alors continué à inventer des lieux, des moments de rencontre comme Rive Gauche en Musique, Brèves de Bistrots… Petit à petit, les partenaires se sont diversifiés : Ram, Instituteurs, Foyers de personnes âgées… qui ont eu envie de partager un moment, de créer un lien.

Les différents acteurs locaux ont intégré la démarche pour en devenir les principaux auteurs. Des groupes de pilotage ont été créés pour chaque action. Ce qui a créé à son tour de nouveaux rapports sociaux, et de nouveaux enjeux à nos trois communes.

Les élus voulaient au départ offrir aux enfants et aux jeunes la possibilité d’investir la vie de la cité au côté des adultes pour élaborer le territoire et son identité à travers les échanges intergénérationnels. On peut alors constater en effet que les jeunes et les adultes se réapproprient la démarche de développement du territoire qui n’est plus l’apanage des seuls élus…Si l’on veut que cette conception de la vie de la cité se concrétise, il faut bien identifier les objectifs, repérer dans la population les personnes, les partenaires prêts à se mettre en mouvement autour de cette politique intercommunale, s’entourer de professionnels compétents et impliqués comme ceux issus de certaines fédérations d’éducation populaire, et il faut surtout que les élus n’aient plus peur de partager le pouvoir de décider de la politique de développement de la cité.

Tous ceux qui le désirent sont acteurs, seuls les collectifs décident des orientations, et le débat est en direct, au jour le jour.

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