Le 8 février dernier, le Conseil fédéral a adopté une résolution sur l’éducation. Parmi d’autres sujets les socialistes morbihannais ont manifesté leur désaccord sur la remise en cause de la scolarisation des enfants dès l’âge de 3 ans, et ont, au contraire, préconisé son amplification…
Le contexte éducatif national et départemental est inquiétant à tous les niveaux : absence de projet éducatif global, suppressions de postes d’enseignants au-delà des évolutions démographiques, remise en cause sans concertation des décrets de 1950 qui régissent les obligations de service des enseignants du secondaire, problèmes de non remplacement dans les écoles, reconnaissance insuffisante des personnels enseignants comme administratifs, décentralisation bâclée et non financée à l’euro / l’euro, etc.
Face à cette situation alarmante, les fonctionnaires expriment leurs préoccupations et leur révolte lors de manifestations comme celles de jeudi dernier et de manière quotidienne dans les établissements scolaires et autres services de l’Etat. L’enjeu est clair pour eux comme pour les socialistes : promouvoir une politique de progrès et d’égalité réelle en confortant notamment le service public de l’Education nationale.
Dans le Morbihan, les socialistes militent continuellement pour le développement de l’enseignement public. Conformément aux valeurs républicaines et laïques, il s’agit de permettre aux parents d’avoir une vraie liberté de choix de leurs établissements et de garantir une offre territoriale plus équilibrée.
Cette démarche est cohérente avec les perspectives démographiques de la Bretagne. Selon les dernières projections, notre région atteindra 3,5 millions d’habitants avant 2020 (3,1 millions actuellement). Cette évolution, qui aura un impact déterminant dans le département, devrait inviter les décideurs à créer de nouveaux établissements publics.
Dans cette perspective, la décision de Gilles de Robien – Ministre de l’Education nationale (UDF) – de remettre en cause l’accueil des enfants de moins de 3 ans est inopportune et inacceptable. Sous couvert de récupération de postes en maternelle, le gouvernement et ses représentants locaux prennent une lourde responsabilité.
Cette mesure aura des conséquences déjà explicitées par les élus socialistes lors de la session de fin janvier au Conseil général : affaiblissement et image négative du service public éducatif, inquiétudes de nombreux parents pour la prochaine rentrée, incohérence par rapport aux travaux engagés dans les écoles par les élus locaux, etc.
A ce titre, les socialistes morbihannais demandent au Ministre de l’Education et à ses représentants de revenir sur leurs décisions et parmi d’autres mesures (notamment sur la carte scolaire), d’amplifier l’accueil des enfants de moins de 3 ans dont les vertus pédagogiques apparaissent significatives en particulier dans l’Académie de Rennes.
Lors de la campagne présidentielle, Ségolène Royal présentera très clairement ses engagements politiques et budgétaires en faveur d’un nouveau projet éducatif. De manière complémentaire, elle précisera également les modalités de mise en place du service public national de la petite enfance.