Synthèse des ateliers de Berder 2007 rédigée par Simon Uzenat – Délégué fédéral eu Projet.
Dans la perspective des élections locales de l’année prochaine, l’enjeu central est celui de la ré-orientation du modèle de développement. Il s’agit de promouvoir un développement durable, solidaire et démocratique qui associe performances économiques, cohésion sociale et exigences environnementales. Il faut mettre le vivant humain et écologique au cœur de nos préoccupations. Dans ce cadre, la démocratie et la reconnaissance de la place de chacun sont autant le préalable que l’aboutissement de cette ré-orientation ; elles doivent irriguer chaque projet de territoire.
La pluralité de l’économie (atelier A animé par Joseph Merlet) est un levier essentiel de ce changement d’approche. L’économie sociale et solidaire s’inscrit en complémentarité de l’économie marchande et capitalistique, grâce à la ré-injection de critères politiques liés à l’ambition démocratique : participation, responsabilité collective, dialogue. Au travers des logiques contractuelles et des conditionnalités, la Responsabilité Sociale des Entreprises apparaît également comme une stratégie susceptible de respecter la liberté des acteurs économiques tout en favorisant le respect de leur environnement social et écologique. Se dessine ainsi une économie au service de l’homme.
C’est également cette philosophie humaniste qu’une politique foncière (atelier C animé par André Gall) offensive peut contribuer à concrétiser. L’expérience de la Zone d’Aménagement Concerté d’Arradon a ainsi eu pour objectif de réconcilier économie, habitat et environnement dans une commune littorale soumise à l’envolée du foncier. En tant que maître d’œuvre et grâce à des procédures renforcées de concertation, l’élu contribue à fortifier la démocratie locale. Par le biais des conditionnalités, cette politique est un outil de développement durable, vecteur de mixité et donc d’un meilleur vivre-ensemble.
C’est dans cet horizon du vivre-ensemble que l’articulation entre le projet éducatif et citoyen s’inscrit (atelier B animé par Chafik Hbila). A travers des Projets Educatifs Locaux ambitieux, qui ne sont pas exclusivement axés sur la performance scolaire et sur la sectorisation de la jeunesse, il s’agit de favoriser le lien social intergénérationnel et de développer une politique renouvelée de valorisation des quartiers et des acteurs organisés, pour que vive la cité. Se joue en toile de fond la participation des citoyens et leur émancipation.
L’émancipation des individus reste l’objectif supérieur d’une politique culturelle (atelier D animé par Charles-Edouard Fichet). L’Education nationale a une responsabilité première pour réduire les dynamiques d’héritage, mais chaque collectivité a le devoir de développer à son échelle et avec ses moyens des lieux et des temps originaux où la culture est support de rencontres, d’échanges, de mise en mouvement.
Les quatre ateliers ont donc dessiné autant de pistes pour élaborer des projets de territoire qui permettront de ré-orienter le modèle de développement local vers des logiques durables et démocratiques. Ce sera aussi un moyen de répondre aux défis du monde, aux besoins des territoires locaux et aux attentes des citoyens, et par là même de redonner une crédibilité à l’action politique.