Université de Berder – Préparer l’avenir de la Bretagne

Berder 2009La Bretagne de l’après-crise : vers un nouveau modèle de développementFidèle à sa tradition et de l’aveu même des 150 participants, cette 9ème université de Berder a été constructive, consensuelle, combative et conviviale. Fort du bilan de la majorité régionale, Jean-Yves Le Drian a sollicité la confiance des militants pour sa désignation comme tête de liste départementale et régionale aux élections de mars 2010 (vote du 1er octobre). Avec Odette Herviaux et Gwendal Rouillard, il a également insisté sur l’implication des militants pour construire le projet breton et sur le nécessaire rassemblement de la Gauche bretonne dès le premier tour.berder2009 B

 

Téléchargez le Programme de l’Université de Berder 2009

 

Cette université, réunissant 150 participants, a débuté avec les interventions de :
Thierry Normand – Secrétaire de la section de Vannes, qui a notamment formulé le vœu que ces régionales soient un véritable tremplin pour l’avenir de nos territoires, et que la représentativité locale soit à la hauteur du travail et des espoirs de la section de Vannes pour la construction des échéances suivantes,
Hélène Brus – Secrétaire fédérale à la Formation, qui a mis au cœur de son intervention la formation avec un projet de plan à soumettre au Conseil fédéral s’adressant à tous les adhérents (élus, secrétaires et trésoriers de section, autres militants) sous la forme d’une université permanente composée de modules politiques et pratiques, mais aussi des temps de formation ponctuels dits “à la carte” (conférences, débats, tables rondes, formations pratiques d’animation, préparation d’échéances électorales…),
Jean Paul Méheust, de la section de Vannes et animateur de la journée, qui a souligné qu’une victoire se construisait dans le temps, collectivement et dans le plus large et fidèle rassemblement de la Gauche et que cette ambition devait s’appuyer, en plus d’une liste exigeante et reflétant toutes les richesses de notre région, sur trois éléments : un bilan, un projet, une mobilisation ; mais si le bilan du mandat qui s’achevait était flatteur, mobilisation et projet restaient deux conditions nécessaires au succès. Il a ensuite procédé à un rapide cadrage chronologique de la journée avec ses trois moments forts : Jean Ollivro, ateliers thématiques et échanges avec Jean-Yves Le Drian et Odette Herviaux.

 

jean Ollivro Jean Ollivro – Géographe, a déroulé un exposé brillant, dense et accueilli très positivement par les participants. Ceux-ci souhaitaient d’ailleurs acheter son livre “Projet Bretagne” dont la sortie est prévue le mois prochain.
La densité de l’exposé, adossé à la présentation de cartes, croquis et diagrammes, rend difficile le compte rendu. On peut toutefois retenir quelques idées fortes :
– une “maritimité” de la Bretagne en baisse avec un cordon littoral dont le coût du foncier empêche les acteurs de la mer d’y vivre voire de poursuivre leur activité,
– découlant pour partie du point précédant, une Basse Bretagne en décrochage par rapport à un Est breton plus prospère,
– une prospérité fragile et temporaire avec l’exemple de Rennes qui historiquement n’a jamais été aussi prospère que lorsque l’économie de l’arrière pays à l’Ouest se portait bien,
– un nécessaire développement des solidarités entre villes moyennes et territoires ruraux pour résister à la forte attraction des grandes métropoles, (…)
– une mise en perspective des conséquences et des réponses possibles face à une énergie plus rare et plus chère compte tenu de la position excentrée de la Bretagne et de l’utilisation massive du transport par camion,
– une proposition politique de cercle vertueux avec six éléments à ne pas dissocier : le citoyen, la gouvernance, l’entreprise, le social, l’environnement, le territoire.

Les ateliers thématiques ont constitué le deuxième temps fort de cette université. Exposés puis débats entre intervenants et participants ont débouché sur la mission confiée à ces ateliers : dégager pour chacun d’entre eux trois idées force.

 

atelierAAtelier A – Emploi : Consolider, diversifier et innover
– Optimiser l’aménagement du territoire pour favoriser l’accueil des entreprises et des personnes (infrastructures, réseaux, équipements socioculturels)
– Orienter la formation vers les nouveaux métiers (jeunes et formation tout au long de la vie)
– Développer une politique de solidarité entre villes moyennes et territoires ruraux

 

Atelier BAtelier B – Ecologie : entre stratégies locales et enjeux planétaires
– Mettre au cœur de la campagne régionale la problématique du développement durable et de la solidarité
– Agir plus sur la source que sur les conséquences afin de reconquérir la qualité de l’eau et tendre à une plus grande indépendance énergétique (énergies marines en particulier)
– Valoriser les patrimoines naturels et culturels en travaillant avec l’ensemble des acteurs environnementaux

 

atelier CAtelier C – Territoires : la gouvernance au service des équilibres

– Créer une plateforme régionale regroupant collectivités et acteurs socio-économiques afin de coordonner les efforts locaux et internationaux en matière de lutte contre le changement climatique
– Régionaliser les aides européennes avec pour priorité celles relevant des politiques communes (agriculture et pêche)
– Soutenir la coordination des politiques communautaires (communautés de communes, d’agglomération, urbaines) en matière d’aménagement avec la participation pleine et entière des populations locales

Le troisième temps fort a été la plénière avec Jean-Yves Le Drian déterminé et disponible, Odette Herviaux armée de son sourire permanent qui masque une ironie parfois mordante sur la Droite et une précision chirurgicale notamment sur son sujet de prédilection, l’agriculture et Gwendal Rouillard synthétique et pédagogue. Au-delà de l’annonce très bien accueillie selon laquelle Odette Herviaux avait été pressentie pour être directrice de campagne de Jean-Yves Le Drian, une fois élu tête de liste aux régionales, s’est engagé un grand débat avec la salle. A retenir de cet échange de deux heures :
– rassembler la Gauche bretonne dès le premier tour dans une liste renouvelée et d’ouverture, rassemblement justifié compte tenu du bilan collectif de cette Gauche, une Gauche désunie générant a contrario l’incompréhension des électeurs,
– afficher ce bilan, la Gauche régionale ayant largement rempli le contrat signé avec tous les Bretons en mettant en œuvre l’ensemble des propositions du programme “Bretagne à Gauche, Bretagne pour tous” : par exemple avec la création de l’EPF (Etablissement Publique Foncier) ou la construction de la BGV (Bretagne Grande Vitesse), et même au-delà du programme, dans l’exemplarité de l’engagement breton en matière de lutte contre le changement climatique tant au plan local qu’international avec, notamment, le formidable succès du premier sommet mondial des régions de Saint-Malo voici un an,
– enfin mettre en œuvre une campagne de militants s’appuyant sur un projet breton issu de quatre forums régionaux tenus au cours de l’automne et associant les Bretons à la réflexion sur les mutations du territoire. Autrement dit, le Breizh storming.

Jean Yves Le Drian n’a pu résister au plaisir d’égratigner la Droite sur divers sujets. A titre d’exemple :
– un président de la République qui prend des accents quasi marxistes sur les dérives du capitalisme (rapport Stiglitz),
– les maires de Vannes et de Vitré qui mènent un combat d’arrière garde pour empêcher la signature de l’EPF, retard très dommageable car une signature plus rapide eût été utile dans le règlement du dossier “Chaffoteaux et Maury” compte tenu d’une des missions de l’EPF : les reconversions industrielles,
– la recentralisation réduisant l’autonomie fiscale des collectivités alors que celles-ci restent le seul contre pouvoir à la décision unilatérale d’un omni président de la République.

La journée a fini comme elle avait commencé, avec le passeur et son petit bateau, reliant le continent à l’île de Berder. Dans la bonne humeur.

Jean-Paul Méheust

 

 

 

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