Projet de réforme de l’enseignement supérieur :
« Je partage l’inquiétude des enseignants chercheurs »
Le projet de réforme de l’enseignement supérieur, venant compléter la loi dite LRU (Liberté Responsabilité des Universités), prend une dimension préoccupante alors que nous entrons dans la troisième semaine de mobilisation.
Ce projet, qui est proposé dans un contexte inacceptable de réduction de postes (900 pour l’année 2009), suscite craintes et inquiétudes chez l’ensemble des acteurs de la communauté universitaire.
La colère exprimée fait suite à un constat partagé par les enseignants-chercheurs comme par les enseignants : la diminution des moyens s’accompagne d’une précarisation accrue du statut du chercheur et de l’étudiant.
Au Pays de Lorient, l’UBS joue un rôle important auprès de nos entreprises. Dans une période où nous avons plus que jamais besoin d’une recherche performante pour relancer une nouvelle dynamique économique, un rapport du Ministère de l’Enseignement Supérieur prévoit une baisse de 30% du nombre de doctorants d’ici 2017.
Cette analyse reflète parfaitement la perte d’attractivité du métier d’enseignant chercheur.
Or, les propositions annoncées n’apportent aucune réponse concrète. Au contraire, parce qu’elles sont faites dans la précipitation et dans la défiance, elles soulèvent de nouvelles inquiétudes¨ :
• la réforme prévoit que les futurs enseignants seront recrutés au niveau Master. Les conséquences seront lourdes pour le budget des étudiants et de leurs familles ; alors que dans le système précédent, les étudiants en 2è année d’IUFM réalisaient une année de stage rémunéré avant leur prise de fonction.
• Le projet de modification du statut de l’enseignant chercheur qui prévoit de confier au Conseil d’administration des universités la modulation des heures d’enseignement et de recherche mais aussi l’évaluation et la promotion des enseignants chercheurs comporte le risque évident de compromettre la carrière de ceux qui n’arrivent pas à dégager du temps pour la recherche (filières ou le nombre d’enseignants serait insuffisant ou filière exigeant plus de disponibilité pédagogique…)