Au fil du temps et des lois de décentralisation successives, l’organisation territoriale de notre pays est devenue trop complexe, souvent illisible et très loin de nos concitoyens. L’action publique perd en crédibilité et la défiance, notamment vers les élus, augmente.
L’annonce faite par François Hollande va dans le bon sens. Elle a certes provoqué de nombreuses réactions focalisées sur le découpage des régions, certaines réactions peuvent être légitimes, il ne faut cependant pas oublier plusieurs point essentiels.
Le premier, c’est le renforcement des compétences et des moyens des régions. Ce n’est pas la taille qui constitue l’efficacité d’une Région, mais bien ses compétences et ses moyens. Le choix du Président de la République renforcera nos régions dans le concert européen.
Le deuxième, c’est le renforcement des intercommunalités et leur montée en puissance. L’ensemble du territoire national est aujourd’hui couvert par ses collectivités, mais elles sont de taille différente et dotées de moyens trop faibles pour porter des projets. Limiter les intercommunalités à au moins 20000 habitants en tenant compte des territoires faiblement peuplés renforcera l’éfficacité politique. Elles deviendront les structures de proximité qui permettront de mieux adapter nos services publics au plus proche de la population.
Le troisième point, c’est la redéfinition du rôle des Conseils généraux dans la perspective de leur suppression en 2020. Le choix de mettre en œuvre cette décision de façon progressive est nécessaire, car le Conseil Général joue un rôle essentiel dans la solidarité de proximité et la gestion des prestations aux personnes les plus fragiles. Il ne peut être question de remettre en cause ces politiques.
Les propositions de François Hollande sont maintenant connues, le débat parlementaire va s’engager. Nous devons nous aussi apporter nos contributions. La Bretagne doit être précurseur de nouvelles organisations territoriales, plus innovantes, plus efficaces.
Pierre Pouliquen
Premier secrétaire fédéral