Une primaire, un rassemblement, des Savonaroles

Éditorial  

Maxime Picard
Premier secrétaire fédéral

 

Dimanche dernier, 23 500 Morbihannais-es ont voté à notre primaire.

Au préalable, je veux donc remercier bien sûr ces citoyens qui ont votés, mais encore, et surtout, les 800 militants, sympathisants, toutes et tous bénévoles qui ont permis ce vote, même sur nos îles :  Nous devons un immense respect pour ces engagements désintéressés, discrets, qui interdisent les ironies que nous lisons ça et là dans les tweets des blasés professionnels.

Ce chiffre est évidemment inférieur à celui de 2011 ; mais comment aurait-il pu en être autrement, au vu d’un contexte particulièrement hostile où la chasse aux socialistes est ouverte par la droite dure et l’extrême-droite, bien sûr, mais aussi par beaucoup au centre et à gauche ?

Les faits sont là : Jean-Luc Benhammias fait plus de voix que J-F. Copé (ex. n°1 de l’UMP), l’écologiste François de Rugy fait plus que Yannick Jadot parce que notre Primaire fait deux fois plus de votants dans le Morbihan qu’au premier tour de la primaire EELV en France entière !

Les Français ont qualifié Benoit Hamon et Manuel Valls au second tour, et ce faisant, deux visions très différentes de la gauche. C’est l’élection de dimanche qui permettra de rassembler les tenants de ces deux lignes politiques. La responsabilité du vainqueur sera grande, car il devra veiller à rassembler en priorité celles et ceux qui ont participé à la primaire. C’est le sens d’une élection que de conférer une responsabilité de l’élu envers ceux qui ont participé à cette élection.

Il en va ainsi d’une élection classique ou interne, d’une investiture comme d’une primaire ouverte.

C’est ainsi qu’en juin 2015, vous, militants du parti socialiste, m’avez élu à votre tête, avec comme responsabilité corollaire de vous emmener selon un cap donné pendant trois ans. Cette responsabilité m’oblige, en particulier pendant la période qui se profile. Plus que jamais, nous devrons penser collectif, cohésion et cohérence. Car autour de nous, nos adversaires habituels ironisent sur notre mort annoncée ; certains de nos camarades se libèrent sans beaucoup d’égards de leurs responsabilités et tirent contre leur propre camp, « découvrent » des horizons nouveaux ou l’herbe est certes moins rose, mais pour eux plus appétissante.

Bref, rien ne nous est épargné. Il n’est pas une journée sans qu’un prédicateur nous explique que nous serions des imbéciles et que nous allons sombrer, corps et biens.

Car l’enjeu des élections présidentielles et législatives sera bien de choisir entre une France réactionnaire, ultra-libérale conservatrice, ou républicaine et sociale. Ceux qui veulent régler des comptes le feront, mais ils ne seront pas au rendez-vous de l’histoire.

Un an après notre victoire aux régionales, dans une séquence où la droite se déchire dans le département, nous serions déjà à renvoyer au passé. Tout cela n’est pas sérieux. Et nous allons faire ce que nous faisons le mieux, combattre, donner à voir aux Français nos valeurs, nous regrouper, chasser en meute, pour ne pas laisser ces Savonaroles des réseaux sociaux décider de notre avenir. Rien n’est écrit.

 
 
 

 

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Journal de la fédération du Parti Socialiste

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