En revenant d’Aubervilliers

« Soyons fiers d’être socialistes ! » Tel fut en substance le message de Louis Mexandeau, 86 ans, ancien ministre de François Mitterrand, dans un discours qui constitua l’un des temps forts du congrès d’Aubervilliers. Les prises de parole de bonne qualité se sont succédées, même si comme souvent dans ces moments-là, leur enchaînement à un rythme industriel peut rendre l’attention difficile. Mais on peut tout de même signaler le discours féministe remarquable de Ségolène Neuville, l’intelligence et les talents d’orateur de Guillaume Bachelay ou encore l’intervention percutante de Béatrice Bellay, première secrétaire de la fédération de Martinique. A noter également la présence de responsables socialistes européens qui n’ont pas manqué de souligner la contribution décisive de François Hollande et de la France pour préserver l’intégrité de la zone euro. Olivier Faure a conclu ce congrès par un discours mobilisateur dans une salle pleine, contraignant ainsi de nombreux militants à rester debout pour écouter notre nouveau Premier secrétaire.

Les membres de la délégation morbihannaise ont pu constater le décalage entre ce que nous avons vécu et le retour qui en a été fait par les médias. Ceux-ci avaient, pour la plupart, déjà choisi leur angle d’attaque avant même d’arriver sur place, et ont opté pour le sarcasme et le dénigrement. Rien d’étonnant, au fond, à l’heure où le journalisme cède la place au divertissement et où l’ironie forcée tient lieu d’analyse politique. Quelle valeur d’ailleurs attribuer à leur analyse lorsque la majorité d’entre eux confondent le vote sur les motions avec le premier tour de l’élection du premier secrétaire, amalgamant ainsi un scrutin proportionnel relatif à des textes à un vote sur des personnes. La médiocrité de leurs analyses en dit d’ailleurs davantage sur le journalisme actuel que sur l’état de notre parti.

D’ailleurs quoi qu’en disent les éditorialistes, on sent qu’il s’est passé quelque chose à Aubervilliers. Ce fut un congrès sans pugilats ou psychodrames mais au contraire un moment fort qui a permis à la famille socialiste de se réunir avec une joie sincère en dépit de l’enjeu. L’étincelle aperçue est certes fragile et peut s’éteindre à tout moment. Mais elle a le mérite d’exister. Il nous appartient donc de l’entretenir pour qu’elle devienne une flamme susceptible d’éclairer demain la vie de nos concitoyens !

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