De la difficulté d’être élue locale d’opposition

En 2008, j’ai reçu mandat des concitoyens de gauche pour agir et défendre un projet communal et intercommunal dans le respect des valeurs humanistes, sociales et environnementales : mais ce mandat m’a placée au rang de l’opposition à la droite « traditionnelle »… dont une partie « apolitique » si bien connue !

Les 3 éléments de l’opposition locale

Conseillère municipale d’opposition depuis 11 ans, je me suis investie et sans statut ni moyens autres que le bénévolat de l’équipe, j’ai eu à cœur de faire respecter mes engagements de la manière suivante :

- Contre la municipalité en place : Exclus des discussions, sans prise sur les décisions, bloqués par les votes, sans soutien financier, il nous faut actionner la vigilance, le travail approfondi sur les dossiers, et l’écoute des habitants.

- Avec ou contre la politique gouvernementale : qu’on la soutienne, alors nous sommes les quolibets de la majorité, puisque tout ce qui ne va pas vient à notre « charge » ! Qu’on la regrette, alors on entre dans le jeu de la majorité qui elle aussi lui fait porter tous les maux… Jamais simple.

- Pour les citoyens : nous sommes avec eux, à la base de la démocratie locale. Mais l’individu « écrase » de plus en plus le citoyen, C’est à ce moment là que l’on ressent le plus mal le fait d’être dans l’opposition : on ne vous demande pas grand chose, puisqu’on sait que vous ne détenez pas les rênes !

Un bouleversement pour tous les élus !

Voilà que depuis un peu plus d’un an, le désamour du citoyen touche l’échelon communal : l’habitant devient de plus en plus exigeant envers l’élu local, sans doute aussi parce que les autres élus « au dessus ! » ne lui répondent plus, ne le comprennent plus.

Sans attendre les prochaines élections, des maires de plus en plus nombreux démissionnent. Beaucoup d’interrogations pour la prochaine échéance. Voici qu’apparaît le spleen des élus.

Puis, les ronds-points ont pris de la couleur, les medias « couvrent » et chacun donne son idée sur le mouvement des gilets jaunes, sur les réactions du gouvernement, et l’animation du Président de la République… Il y en a même qui débattent !

Et nous, militants, élu(e)s socialistes, en place et/ou futur(e)s candidat(e)s, qui sommes tout aussi progressistes que certains, tout aussi humanistes que d’autres, plus européens que jamais, nous savons que c’est au niveau de nos territoires et collectivités locales que le travail de réconciliation individu-citoyen doit se mener : Ne laissons pas le populisme gagner la partie….

Marie-Cécile RIÉDI

EN COMPLÉMENT :

Loin de Solférino, le blues des élus locaux, reportage de France Inter avec notamment Marie Cécile Riédi, janvier 2017

Le « pouvoir citoyen » change-t-il la démocratie ? L’expérience de Saillans vue par ses habitants, Note de Guillaume Gourgues et Clément Mabi pour la Fondation Jean Jaurès, 14 février 2018

Le blues des maires, Éric KERROUCHE, Fondation Jean Jaurès, Novembre 2018 :

REPLAY / Monique DANION, Maire PS de la Vraie-Croix, Tebesud, 16 mars 2019 :

 

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