Doux : une intervention déterminante de la Région pour soutenir l’emploi et accompagner les mutations

La décision du tribunal de commerce de Rennes est tombée le 18 mai, retenant le projet de reprise de Doux par LDC, Almunajem, Terrena, Triskalia, la société des volailles de Plouray et Saria. Leur offre de reprise était considérée comme la meilleure par tous les acteurs. Une décision très attendue par la Région Bretagne, qui s’est fortement investie sur ce dossier et va engager 20M€ pour permettre de pérenniser les emplois et la filière, tout en conditionnant ce soutien à une mutation du modèle.

Pour le président du Conseil régional Loïg Chesnais-Girard, « c’est un soulagement, après une longue période d’incertitudes pour les salariés et les éleveurs. L’essentiel des emplois est sauvé, des propositions sont faites pour ceux qui ne sont pas repris et un nouveau projet, porteur d’avenir, est sur la table. La période de liquidation se termine, celle de la transformation commence : c’est une nouvelle histoire qui s’engage. Il faut maintenant que ces offres puissent devenir réalité pour en faire des succès économiques, sociaux et territoriaux. »

Pour cela, la Région va devenir actionnaire de Yer Breizh (Yer = poules en breton), nouvelle entreprise qui regroupera les acteurs de la filière amont (éleveurs, accouveurs et aliments). C’est la première fois, depuis les récentes lois de décentralisation, qu’une région française entre au capital d’une entreprise.

Pour Loïg Chesnais-Girard, c’est une nouvelle façon d’agir en faveur du développement économique, en devenant un véritable partenaire industriel. La Région apportera donc plus de 20 M€ à l’ensemble du projet, dont 85% seront ciblés sur les nouvelles activités. 15 M€ étaient prévus initialement, mais il a fallu compenser le désengagement de l’Etat de 5M€.

Si les éleveurs et les salariés restent, le modèle change : nouveaux actionnaires, nouveaux marchés, nouvelle usine, nouvelles méthodes. Ce changement de modèle était une condition sine qua non du soutien de la Région.

Désormais, il y aura à Châteaulin deux usines : l’une, gérée par Almunajem, poursuivant l’activité historique du groupe Doux (367 emplois), et l’autre, nouvelle, créée par LDC qui y investira 60 M€ pour produire du « poulet frais », à destination des marchés français et européens (290 emplois). Cette nouvelle usine sortira de terre d’ici deux ans.

À ces soutiens régionaux s’ajoutera un plan d’accompagnement des éleveurs, de plusieurs millions d’euros, en cours de négociation entre l’Etat et la Région. « La Bretagne a vocation à être leader du nouveau monde de l’alimentation qui se dessine, poursuit le Président. Les consommateurs n’ont plus des attentes mais des exigences. Ils achètent bien plus qu’un produit alimentaire, ils achètent des pratiques, un territoire, une authenticité, une proximité, de la qualité, de la traçabilité. Ce nouveau projet s’inscrit pleinement dans cette mutation. »

Tugdual GAUTER


EN COMPLÉMENT :

L'article publié le 22 mai sur notre site www.archives.ps56.bzh


L'article publié sur le site de la Région


 

Retour en haut