Génération Erasmus : l’Europe de la jeunesse

L’Europe pâtit de son manque de clarté et de son absence par moment de visibilité concrète. Pourtant, s’il y a bien un domaine qui est le symbole d’une réussite européenne c’est la construction d’un destin commun au travers des voyages et l’ouverture à l’étranger avec l’exemple de la fameuse génération «Erasmus ». Celle-ci a été immortalisée par des expositions dans le métro parisien et surtout les films de Cédric Klapisch. Derrière cette génération, c’est la construction d’une Europe de la jeunesse qu’il faut préserver et poursuivre, car ce sont les jeunes qui font et feront l’Europe de demain.

Le phénomène « Erasmus » vivre et se former en Europe

Dans les années 1980 de plus en plus de leaders européens sont ouverts à la création d’un programme d’échange entre étudiants européens d’après une idée de Sophia Corradi, universitaire et pédagogue italienne qui avait dû en 1969 reprendre ses études au point de départ après un séjour à l’étranger. En 1987, la première génération d’étudiants européens peut voyager à l’étranger au sein de 11 pays européens, seul les Pays-Bas n’y participent pas encore.

En 1995, les échanges sont également ouverts aux apprentis. Puis peu à peu, des pays en dehors de l’Union comme la Turquie, l’Islande, la Suisse (jusqu’en 2014) accueillent et envoient des jeunes dans l’ensemble des pays de l’Europe. Depuis sa création c’est environ 3 millions d’étudiants qui ont profité du programme.

Ce programme, qui bénéficie de l’aide de fonds européens et des collectivités, est bien souvent la première expérience de vie à l’étranger pour des centaines de jeunes. Le but étant de renforcer la connaissance et la cohésion entre voisins européens. Le côté apprentissage et scolaire du phénomène a laissé peu à peu sa place à de vraies aventures humaines. La « génération Erasmus » c’est des centaines de milliers d’enfants et de couples. Une étude de la commission européenne parue en 2014, parle même d’un million d’enfants, mais cela est à nuancer.

Les autres politiques jeunesses européennes

La part de jeunes en Europe devrait passer de 20 % aujourd’hui à 15 % d’ici 2050. L’Europe est en difficulté sur ce domaine puisque la politique jeunesse reste une prérogative des États-membres, elle a donc peu de poids dans ce domaine. Pour autant, elle construit depuis 2001, un « Livre Blanc de la Jeunesse » qui démontre la volonté de la Commission «  d’investir  dans la jeunesse » notamment dans les secteurs de l’emploi, pour lutter contre le chômage des jeunes. De l’Éducation, comme avec la mise en place du système « LMD » (Licence, Master, Doctorat) à l’échelle de l’Union.

On cherche aussi à créer une plus grande cohésion sociale en favorisant l’engagement associatif à l’échelle de l’Union ou encore en favorisant l’accès à la culture des pays européens. Il faut encourager la construction d’une politique jeunesse européenne, il en va de l'avenir de l'Europe. 

Loïck Mercier

En complément :

 

 

Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) propose un «Erasmus pour tous», Libération, 23 avril 2019

 

Erasmus au chevet d'une Europe malade, France Info, 28 mars 2019

 

À Barcelone, génération(s) Erasmus - #VotreEurope, France Inter, 8 avril 2019

 

Retour en haut