Gilets jaunes : Entendre, écouter, répondre.

Crédits : Sylvain Deleuze

Le président de la République a un goût prononcé pour l'économie et les finances pour arbitrer les politiques publiques.

Il fut une époque où les décideurs écoutaient aussi d'autres sciences humaines pour trancher : sociologues, géographes, historiens, climatologues avaient hier voie au chapitre.

Il faut désormais ajouter une nouvelle catégories de scientifiques : les chimistes.

Une constante : le pouvoir d'achat

Car la décantation, ce n'est pas le Darwinisme. Ce dernier mène aux théories des premiers de cordée : les plus forts tireraient les autres dans leur sillage après les avoirs battus dans la bataille économique.

Non, la décantation permet de retenir au bout d'un temps certain la réalité d'un phénomène qui n'est pas, à l'origine, chimiquement pur, pour reprendre l'expression de Julien Dray. Le mouvement des gilets jaunes est parti d'horizons politiques très divers, avec en son sein des forces radicales, à droite et à gauche. Mais plus le temps avance, plus ce mouvement se décante. Apparaît ainsi la réalité nue du quotidien de beaucoup de Français.

À cet égard, il faut regarder les premières cartographies du mouvement produites par le géographe Hervé Le Bras. Le mouvement est très suivi dans la « diagonale du vide », celle de la France rurale délaissée par les pouvoirs publics, par l'économie globalement, et où l’État orchestre au pas de charge la retraite des services publics.

La nécessité d'être forces de propositions

C'est pourquoi, nous responsables de la gauche de gouvernement, ne pouvons pas nous laisser dicter notre conduite par les injonctions morales nous présentant ce « désordre » comme une tentative de déstabilisation du pouvoir en place.

Notre mission, nous la connaissons. Nous devons veiller au quotidien de ceux de nos concitoyens qui ont du mal à boucler leurs fins de mois, et ce malgré parfois un emploi stable. À l'instar de la Région, nous devons imaginer de nouvelles solutions pour intégrer le coût des déplacements contraints des bretons, renforcer notre stratégie de développement des transports collectifs sous toutes ses formes. Ces propositions devront être au coeur de nos projets municipaux et communautaires de 2020.

Emmanuel Macron a considéré qu'il fallait sublimer la société française, c'est-à-dire la faire passer d'un état figé solide, à un état gazeux. Il aurait mieux fait de passer par l'étape intermédiaire, celle d'une société liquide, fluide, organisé autour d'interlocuteurs organisés, « intermédiaires » justement. À les contourner, il s'est exposé à un dialogue direct avec des mouvements pour lesquels la construction d'une sortie politique n'est pas inscrite dans la culture.

« Notre » président de Région Loïg Chesnais-Girard a quant à lui convoqué une grande conférence sociale sur ces sujets. Cela aura le mérite de remettre au centre des discussions les acteurs syndicaux et associatifs. Entendre, écouter, répondre, vraiment.

Maxime PICARD

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