Maire de Saint-Pierre-Quiberon de 2001 à 2014, Geneviève Marchand revient avec nous sur son parcours au sein du Parti socialiste.
Pourquoi es-tu entrée au Parti Socialiste ?
Début 1981, j’ai commencé à avoir des contacts avec les membres de la section PS de Fondettes, une commune tourangelle dans laquelle nous résidions avec mon époux et nos enfants.
Quelques temps plus tard, les membres du groupe « gauche plurielle » préparant les élections municipales de 1983, m’ont demandé de rejoindre leur équipe pour figurer sur leur liste, en raison de mes engagements dans la vie locale (FCPE et vie culturelle et sportive).
Non élue, j’ai malgré tout continué à travailler avec les 5 élus minoritaires et le groupe socialiste qui me semblait répondre à mes convictions.
En 1986, j’ai finalement franchi le pas et adhéré au PS, convaincue qu’il fallait que je m’engage plus avant au sein de la section, alors que j’étais aussi engagée sur le plan syndical depuis 1965.
Quelle fut ta trajectoire au sein du Parti Socialiste ?
Peu après mon adhésion, en tant que femme et nous n’étions pas très nombreuses, j’ai « gravi » rapidement, quelques échelons au sein du PS d’Indre et Loire et intégré le Conseil Fédéral et la commission « droit des femmes ». En 1989, je suis élue conseillère municipale dans la minorité, au sein de notre équipe, avec 4 autres de mes collègues. En septembre 1992, l’opportunité d’un retour en Bretagne se présente et avec mon époux nous retrouvons Saint Pierre Quiberon. J’ai alors appris l’existence par le passé, d’une section PS sur la presqu’île, mais malheureusement « disparue ». J’ai donc pris mon « bâton PS » en reprenant contact avec quelques anciens qui m’ont aidée à faire revivre cette section et petit à petit, nous avons recréé une équipe... malgré bien des difficultés sur une « terre de mission » et…. qui le reste…. ! En 1993, j’ai été élue secrétaire de la section de Quiberon, élargie ensuite à Belle Ile. Tant bien que mal, mais tout en tenant bon, nous avons réussi à fonctionner entre 12 et 20 militants selon les années. L’effectif reste à peu près stable encore à ce jour.
Élue conseillère municipale dans la minorité en 1995, j’ai continué à animer la section avec l’aide des militants
Élue maire de Saint Pierre Quiberon en 2001, à partir de 2003 et tout en restant militante, j’ai « passé la main » pendant les dix années suivantes.
En 2014 après avoir décidé de ne pas me représenter aux élections municipales, j’ai repris du service en étant à nouveau élue à la tête de la section et membre du Conseil Fédéral. Avec l’arrivée de nouveaux militants, j’ai pensé le temps venu en avril dernier, à nouveau de passer la main.
Quel est ton plus grand souvenir de militante ?
La visite de François MITTERRAND à Tours au début de son deuxième mandat. Je faisais partie du « service de réception » avec des militants socialistes. Jean ROYER, maire en fonction le recevait à la mairie. Pour la jeune militante que j’étais à l’époque, ce furent des moments intenses que de me retrouver ainsi dans les salons de la magnifique mairie de Tours en présence du Président de la République qui nous avait fait vivre 1981.
Quel est ton plus mauvais souvenir comme militante ?
La malheureuse « déroute » de notre Parti aux élections de 2017… Je n’ai jamais pu imaginer après plus de 30 ans de militantisme qu’une telle situation puisse être vécue.
Quelles figures socialistes que tu as pu côtoyer t’ont le plus marquée ?
En Indre et Loire, entre 1986 et 1989 :
1/ Laurent FABIUS. D’abord dans une commune limitrophe de Tours. Il était encore et pour peu de temps 1er Ministre. Par amitié envers le maire de cette commune, il était venu inaugurer une crèche. Avec d’autres militants, nous faisions partie à nouveau du « service d’accueil » et nous avions pu partager un moment très convivial avec lui.
Ensuite, en 1988 à un repas républicain dans le Loir et Cher. Il était Président de l’Assemblée Nationale. Avec quelques autres militants d’Indre et Loire, nous étions invités à sa table et en toute simplicité, nous avons pu converser sur la situation politique du moment….qui nous était redevenue favorable !
2/ Ségolène ROYAL. Avec mes collègues aux Droits des Femmes du Conseil Fédéral d’Indre et Loire, nous l’avons accueillie et accompagnée pendant deux journées de conférences. Elle était alors députée des Deux Sèvres et au sein du Conseil National PS, elle travaillait sur la prévention des violences faites aux femmes.
3/ Yvette ROUDY. Alors en charge de la cause féministe au sein du PS, elle avait organisé une réunion à PARIS dans des locaux de l'Assemblée Nationale, pour une rencontre nationale avec les représentantes ou responsables de cette cause au sein des instances fédérales. Ce fut une journée riche d’échanges, avec sa gouaille et les expressions qu'elle seule peut employer... !
Dans le Morbihan :
4/ Lionel JOSPIN en 1997 pendant la campagne des législatives à Auray. Un bon moment partagé avec des militants morbihannais autour d’un verre de cidre…
5/ François HOLLANDE de 2011 à 2012 pendant la campagne de la primaire socialiste et de la campagne des présidentielles.
Comment vois-tu l’avenir du Parti Socialiste ?
Alors que j’aimerais être optimiste, pour le moment je reste dans l’expectative. Malgré cela je veux encore espérer en un Parti qui a permis tant d’avancées sociales pour les français dans les divers gouvernements de gauche. Et pour que les générations plus jeunes puissent s’en souvenir, nos dirigeants mais nous aussi les militants, nous devons le rappeler à tous les moments opportuns.
EN COMPLÉMENT :
Geneviève Marchand. En avant pour une nouvelle vie! Le Télégramme, 6 février 2014