Lorsque l’État est absent, on se tourne vers les territoires…

Le rôle d’aménagement du territoire est bien entendu une des tâches importantes de l’État. Néanmoins avec le dogme néo-libéral on fait constamment la chasse à la dépense publique, mise au pilori car elle causerait le creusement d’une dette déjà très importante. L’engagement public n’a, en effet, cessé de s’amoindrir avec les années. Le quinquennat Macron continue à retirer, peu à peu, la présence publique des territoires, laissant les collectivités territoriales prendre de plus en plus en charge les missions publiques qu’il aurait dû soutenir.

Des missions publiques de plus en plus décentralisées...sans les moyens afférents

On le voit bien, les territoires où le RN est le plus durablement installé sont ceux où l’État et les services publics sont les plus lointains, voire ont été retirés ces dernières années. Une maternité qui ferme, un service d’urgence qui se délocalise à une centaine de kilomètres de certains villages ruraux. On peut également citer des communes devant faire face à des fermetures de classes dans les écoles publiques rendant l’attractivité de ces dernières quasiment nulle pour les jeunes ménages.

Ce désengagement oblige les collectivités à s’emparer des missions qui étaient jusqu’alors dévolues à l'État. Seulement voilà, là où le quinquennat Macron rend l’équation encore plus impossible à résoudre c'est qu'il réduit les marges de manœuvre des collectivités. En effet l’une des promesses du Président de la République lors de son arrivée à l’Élysée était la suppression de la taxe d’habitation d’ici 2022. Comment les communes peuvent-elles remplacer l’État dans des missions de service public si on réduit de plus en plus leurs moyens financiers ?

Un exemple de volontarisme local : La communauté de Drôm’Ardèche

Un exemple de gestion communale et intercommunale qui montre que des maires peuvent, grâce à une volonté politique collective prendre en main le destin de leur territoire. Le président de la communauté de Commune « Porte de Drôm ‘Ardèche », Pierre Jouvet1, également conseiller départemental du canton du St-Vallier, part du constat de la désertification médicale de son territoire, dont la plus grosse commune compte un peu plus de 6400 habitants. La préservation de la population et son attractivité sont en jeu.

C’est l’un des chantiers prioritaires du conseil communautaire en 2015. Une première en région Rhône-Alpes, puisque le pilotage est purement intercommunal. Après 3 ans de recherches de fonds (pour un total de 1, 5 millions d’euros), le président de la communauté de commune annonce en 2018, l’ouverture pour 2020 d’un centre de santé de 450 m² avec le recrutement de 4 professionnels. On peut également citer l’engagement de la collectivité dans le déploiement de la fibre pour renforcer son attractivité économique. Un cas qui pourrait faire des émules ?

Loïck Mercier

1Une soirée sur le thème de la politique locale avait été organisé le 6 décembre 2017.

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