L’or bleu : Un potentiel sous-exploité

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Victor Hugo disait « Rien n'arrête une idée dont le temps est venu ».  Malheureusement si tout le monde s'accorde à dire que le temps de "l'Or bleu" est venu, nous sommes aussi nombreux à dire que l'on n'avance pas assez vite et que beaucoup trop de contraintes, de changements de rythme, voire de mauvaises volontés (dans le secteur des énergies marines renouvelables par exemple) ne permettent pas à la France de prendre toute sa place dans ce secteur économique. 
Notre pays n'exploite pas assez cet immense potentiel maritime alors que nous sommes le Pays d'Europe qui a le plus de côtes maritimes  avec,  au niveau mondial, la deuxième Zone Économique Exclusive (ZEE). La géographie nous est favorable et notre histoire maritime fut par le passé parfois puissante, souvent glorieuse et très active, mais comme le démontrait si bien Michel Rocard, "la France a été (et reste?) longtemps à dominante rurale et à population paysanne. Sa capitale n'est pas un port maritime, sa vie économique s'organise autour du transport terrestre."

Un secteur économique dynamique

Et pourtant c'est l'ensemble du secteur maritime qui a le mieux résisté à la crise de 2007 et qui depuis préserve non seulement ses activités et son emploi mais les développe. Après l'élection de François Hollande et la création d'un ministère délégué aux Transports, à la Mer et à la Pêche, la voix maritime de la France s'est mieux fait entendre. Son ambition s'est renforcée grâce à une meilleure cohérence entre tous les secteurs de l'économie bleue et à une volonté renforcée de mettre cette économie au cœur du redressement économique et industriel dans le respect d'un développement durable. Avec les Assises de la mer et du Littoral de 2013, le ministre Frédéric Cuvillier a donné une véritable ambition maritime et a permis la définition d'une Stratégie Nationale de la Mer et du Littoral. 
Tout dans l'économie bleue est source d'emplois et de croissance : pêche, aquaculture, environnement marin, construction navale, énergies marines renouvelables, prévention des risques maritimes, cartographie côtière, ports, sécurité maritime, plaisance, tourisme littoral, déconstruction des navires et des bateaux de plaisance, biologie marine et j'en oublie sûrement ... tous ces secteurs méritent la volonté farouche d'une ambition pour une politique maritime intégrée ! 

Une volonté nationale défaillante

Si quelques régions, dont la Bretagne au premier rang, ont bien repris avec succès cette idée de politique globale de la mer et du littoral, on peut se demander où en est la volonté nationale : plus de ministère délégué à la mer, secteurs des énergies marines renouvelables quasi en panne malgré tous les projets ( Groix, Paimpol etc...) et surtout pas de prises de paroles, pas de volonté politique affichée sur le sujet.
Heureusement les volontés, les projets et les réalisations de nos entreprises, petites ou grandes, de nos centres de recherches, de nos pêcheurs et ostréiculteurs, du monde de la formation des métiers de la mer existent, sont bien présents partout en Bretagne, dans le Morbihan aussi et participent au dynamisme de notre région, faisant ainsi face à ce grand défi de l'Or bleu que nous n'avons pas le droit de rater mais qu'il y a urgence à relayer au niveau national .

Odette Herviaux 

En complément

CONNAÎTRE ET RECONNAÎTRE NOTRE FRANCE OCÉANIQUE, Note d'Ericka Bareigts pour la Fondation Jean Jaurès 

La loi Littoral : un outil efficace de prévention des risques, Note d'Agnès Michel pour Terra Nova 

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