Qu’est ce que le service public ?

Notion juridique, le service public est surtout une notion éminemment politique dès lors qu'elle se veut la traduction concrète de l'intérêt général. Partant de là, sa définition ne peut que diverger selon que l'on est de gauche ou de droite. Pour tenter de répondre à la question sur ce qu'est le service public, il nous faut répondre à ces trois questions. Pour qui ? Pour quoi ? Et par qui ?

Un service au public

Cela peut paraître une banalité de l'affirmer mais le service public est d'abord un service... au public. Autrement dit, le but d'un service public est qu'il soit avant tout accessible aux citoyens et doit donc prendre en compte les contraintes des usagers. Le service public doit ainsi s'adapter aux évolutions de la société et aux besoins de la population. Le vocabulaire est aussi important. Ce sont des usagers et non des clients même si une certaine philosophie consumériste s'affirme de plus en plus.

Rentabilité et efficacité du service public : deux notions différentes

Le service public doit par ailleurs matérialiser l'intérêt général. Il peut être pour les juristes « administratif » ou de nature « industrielle et commerciale ». Cette dichotomie nous amène à évoquer la question régulièrement soulevée : l'efficacité d'un service public se résume-t-elle à sa rentabilité ? Pour les libéraux oui. Nous, nous répondons non. Car la recherche de la rentabilité, que certains confondent même avec la quête du profit, ne peut pas mesurer la qualité du service public. Ce constat ne veut pas dire que l'on peut jeter l'argent par les fenêtres et ne pas chasser les dépenses inutiles. Mais il y a manifestement quelque chose de pourri lorsqu'un service public, pour coller aux consignes budgétaires, créé du mal-être chez les usagers et ses propres agents.

Le service public, outil républicain garant de la cohésion de la société

Enfin, s'il peut très bien être conduit par une personne de droit privé, le service public est avant tout le fait de la puissance publique. De l'État bien sûr, mais aussi des collectivités locales. Et de leur bonne articulation dépend l'efficacité du service public. Ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas. Soit que l'État se désengage sans donner les moyens nécessaires, soit qu'il centralise des compétences qui seraient mieux appliquées par les collectivités territoriales. Ce mouvement centralisateur est particulièrement visible avec Emmanuel Macron, tout comme son désengagement. Mais dans le Morbihan, on sait que le désengagement n'est pas l'apanage de l'État. Le Conseil départemental sous François Goulard est un bon exemple, obligeant par exemple en matière sociale les communes et agglo à compenser son manque d'ambition. Ce qui lui permet ensuite de s'enorgueillir d'une bonne gestion. Cette obsession de la statistique budgétaire au détriment de la qualité du service public est ce qui guide trop souvent l'État. Pas étonnant que Goulard se soit découvert des accroches avec E. Macron ! Mais ce désengagement, et l'affaiblissement du service public qui en découle, fragilise le tissu social. Et lorsqu'il craque, les dégâts s'observent sur les plans économique, social et démocratique.

EN COMPLÉMENT :

Santé : Un système à bout de souffle, Article d'Annaïg Le Moël-Raflik paru dans Le Rappel n°170

La tarification à l’acte : Témoignages sur un système absurde faisant fi de l’humain, Article paru dans Le Rappel n°170

Un Département sans ambition sociale, Article de Gaëlle Le Stradic paru dans le Rappel n°175

 

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