Le 26 mai prochain, nous sommes appelé·e·s aux urnes pour élire nos 79 députés au Parlement Européen. Cette élection est cruciale pour l’avenir de l’Europe tant elle semble aujourd’hui à un point de bascule. Si notre génération a toujours connu l’Union Européenne, rien ne nous garantit que ce sera le cas pour les générations suivantes. Il ne s’agit pas d’être un prophète de malheur, mais depuis 2014 les vents populistes menacent dangereusement l’Europe.
Le populisme n'est pas une fatalité
Tandis que le Royaume-Uni veut abandonner le navire, la plupart des pays d’Europe centrale et orientale, à l’image de la Hongrie ou de la Pologne, se sont dotés de gouvernements eurosceptiques. L’extrême-droite, elle, prospère partout en Europe occidentale. Ce courant est même arrivé au pouvoir en Italie en 2018, terrible symbole pour un pays qui a été longtemps l’un des plus europhiles du continent.
La vague populiste ne faiblit pas. Au contraire, elle semble se renforcer au fil des mois et paraît inéluctable. Devons-nous pour autant nous résigner à cette fatalité ? La réponse est évidemment non, l’avenir de l’Europe ne peut nous être confisqué. Encore faut-il nous interroger sur les raisons qui poussent les citoyen·ne·s à privilégier le repli national.
Si une partie des citoyen·ne·s se tourne vers des mouvements populistes, c’est qu’ils constatent que les politiques menées par l’Union ne servent pas l’intérêt général mais davantage l’intérêt des plus fortuné·e·s, des détenteurs de capitaux, des multinationales. Le glyphosate constitue à ce titre un exemple frappant. Plutôt que de prendre des décisions fortes et courageuses dans l’intérêt de notre santé, l’Union a préféré protéger les actionnaires de Bayer-Monsanto alors que la dangerosité du produit est connue. Des accords de libre-échange à la concurrence sociale et fiscale entre les Etats-membres, ce schéma s’est répété à de trop nombreuses reprises. Il est temps d’y mettre un terme. Entre la finance et la santé humaine, nous choisissons la santé. Entre la finance et le social, nous choisissons le social.
Pour un socialisme renouvelé, résolument écologique et social
L’idéologie néo-libérale est la cause des maux de l’Union Européenne et en aucun cas le remède. Croire que le libéralisme est la clé pouvant régler tous les problèmes est illusoire et même dangereux puisque cette vision est à la racine de la crise économique et écologique que nous traversons et alimente les tentations de repli.
Si demain nous voulons réellement entamer la transition écologique, lutter efficacement contre la fraude fiscale, harmoniser les systèmes sociaux alors nous devons à tout prix nous extirper de ce duel – qui se révèle être un duo – entre les pseudos progressistes et les nationalistes que certains tentent de nous imposer. Entre libéralisme et populisme, entre une République en Marche qui piétine à droite et un parti nationaliste, il existe une voie pour un socialisme renouvelé, résolument écologique et social qui restaure l’idée de progrès et de justice.
Thibaut Le Hingrat
En complément :
Julien Acalin (@JohnHopkinsUn @PIIE) propose de transformer des obligations nationales indexées sur la croissance en actifs européens 💶.
Le but? Mutualiser les dettes publiques au sein de l’espace monétaire 🇪🇺
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— L'Hétairie (@lhetairie) May 9, 2019
[NOUVELLE NOTE] L'Union européenne est mal partie... mais elle peut se ressaisir ! Renaud Bellais propose de remédier à la crise de désamour des citoyens envers le projet européen en faisant le pari d’une #UE plus solidaire.#ElectionsEuropeennes2019
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— Alternatives Économiques (@AlterEco_) May 5, 2019