Les toits verts de Rotterdam : une pratique vertueuse aisément transposable

L’actualité de l’été l’a montré avec force, le réchauffement climatique produit des effets de plus en plus dévastateurs. L’enjeu n’est donc plus tant de savoir ce qu’il faut faire pour l’éviter que de déterminer les politiques publiques nécessaires pour s’y adapter. La ville de Rotterdam a ainsi lancé il y a quelques années une initiative qui a fait des émules : les toits verts.

Lutter contre la pollution de l’air et les inondations

Le principe est simple : il consiste à végétaliser les toits des immeubles en plantant des petits potagers, des arbres ou simplement de l’herbe. Les bénéfices sont multiples puisque cette pratique permet non seulement d’embellir la ville mais surtout d’absorber le CO2 et l’eau de pluie luttant ainsi contre les risques d’inondations et le réchauffement climatique. Un avantage non négligeable au moment où nos villes parfois bétonnées à outrance ont davantage de difficultés à faire face aux trombes d’eaux passagères de plus en plus récurrentes. En outre, cela peut permettre de disposer de fruits et légumes de qualité !

Pour mener à bien cette politique, la ville de Rotterdam a initié un ambitieux programme de subventions pour inciter les propriétaires d’immeubles à se lancer dans cette pratique écologique vertueuse. Ce sont ainsi aujourd’hui plus de 250 000 mètres carrés de toits qui y sont végétalisés. La ville se donne pour objectif d’atteindre le million de mètres carrés sur environ 12 millions de mètres carrés de toits plats dans la ville. Ce programme, qui s’inscrit dans une volonté plus globale de la ville d’exploiter ses toits et d’en faire des lieux de la vie quotidienne, est surtout une déclinaison de la « Rotterdam Climate Initiative » de 2006 à travers laquelle la ville néerlandaise s’est donnée pour objectif de réduire ses émissions de CO2 de 50% à horizon 2025 [1].

Un dispositif aisément transposable

Un livre blanc répertoriant les pratiques écologiques dans l’Union européenne, rédigé par des élèves du Collège de Bruges et récompensé par le Parlement européen, souligne non seulement l’efficacité de cette pratique mais aussi son caractère aisément transposable. Ainsi, quelle que soit la taille de la collectivité, cette politique peut être menée. La seule condition étant de disposer d’immeubles à toits plats.

Si toutes les collectivités n’ont pas les moyens de lancer un programme de subvention aussi ambitieux que Rotterdam, rien n’empêche dans un premier temps de commencer par les bâtiments publics et d’intégrer des clauses les imposants dans les appels à projets pour les nouvelles constructions.

Si le réchauffement climatique constitue un enjeu global, la bonne nouvelle c'est que des réponses existent aussi au niveau local.

Kevin Alleno

[1] White Paper On Good Pratices In The Fields Of Environment And Energy In The EU Member States, p.10

 

Retour en haut