Pour une réorientation profonde de la politique agricole

Les fédérations socialistes de Bretagne expriment leur soutien à l’action du Gouvernement et de la Région pour répondre à la crise agricole.

Alors que le parti Les Républicains (par la voix de son porte-parole Guillaume Larrivé) mène une campagne de désinformation opérant une impasse totale sur la responsabilité de ses dirigeants lors du quinquennat précédent et sa participation active aux dérégulations européennes, le Gouvernement agit avec pragmatisme.

Après avoir reçu les organisations agricoles, le Premier ministre a annoncé une baisse immédiate de sept points des cotisations sociales, estimant cet effort à 500 millions d’euros (soit une baisse structurelle cumulée de charges personnelles de près de 730 millions d’euros depuis le début de la crise en 2015). Par ailleurs, les agriculteurs dont le revenu de l’an dernier a été très faible pourront bénéficier d’une année blanche sociale par report automatique d’un an, reconductible dans la limite de trois ans, sans aucune démarche de l’agriculteur, sans pénalité, ni intérêt de retard, de toutes les cotisations 2016 .

Lors du conseil agricole du 15 février, le ministre de l’Agriculture a défendu des mesures de régulation des volumes produits, seul moyen de mettre un terme à l’augmentation de la production continue qui tire les prix à la baisse. Il a également présenté au Commissaire le projet de décret prévoyant l’étiquetage obligatoire de l’origine du lait et des viandes en tant qu’ingrédient, proposant que la France mette en place une expérimentation.

La France est le seul pays à avoir déployé un plan de soutien national en parallèle des aides apportées par l’UE. Par ses alertes répétées, Stéphane Le Foll a déjà obtenu la tenue des conseils exceptionnels en septembre 2015 qui ont donné lieu au déblocage de 500 M€ et à la mise en place de mesures de stockage. Mesures d’urgence qui se sont révélées insuffisantes et qui appellent à ce que l’Europe les renforce mais prenne également des mesures structurelles essentielles pour l’avenir de l’agriculture européenne et sa souveraineté alimentaire.

Par ailleurs, pour accompagner les exploitants, la Région Bretagne s’engage sur deux types de mesures financières qu’elle considère indispensables pour faire évoluer les pratiques vers plus de qualité. Une enveloppe de 142 millions d’euros est engagée pour soutenir les agriculteurs qui s’inscrivent dans des labels, augmentent leurs productions tout en utilisant mieux les engrais. Un second volet de 285 millions d’euros, partagé entre l’Europe, l’État et la Région, a été initié pour améliorer les bâtiments, la vétusté de nombreux poulaillers, porcheries ou encore étables pesant sur la productivité.

C’est bien une réorientation profonde de la politique agricole européenne comme française qu’il s’agit d’obtenir, mais pour laquelle les divergences de fond sont profondes entre ce que porte la droite et ce que portent les socialistes. A une dérégulation et une course au productivisme, profitables à quelques-uns mais néfaste pour le plus grand nombre, qui ont conduit le pays dans l’impasse, les socialistes opposent un modèle social-écologique (agro-environnemental) privilégiant l’emploi et la juste rétribution du travail, la valorisation des ressources naturelles alliées à la productivité.

Signataires :

Vincent LE MEAUX, Premier Secrétaire Fédéral Côtes d’Armor
Marc COATANEA, Premier Secrétaire Fédéral Finistère
Christophe FOUILLERE, Premier Secrétaire Fédéral Ille-et-Vilaine
Maxime PICARD, Premier Secrétaire Fédéral Morbihan

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