8 mars / Les droits des femmes : un combat socialiste !

badge ps egalite pariteLe combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes est au coeur du socialisme. Depuis l’élection de François Hollande, ce combat continue : gouvernement paritaire, loi pour l’égalité réelle, et de nouveaux chantiers de prévus jusqu’à 2017 !

À l’occasion de la journée internationale du 8 mars,

retrouvez notre dernier tract !


Reconnue par les Nations Unies en 1917, par la France en 1982, cette journée invite tous nos concitoyens à se mobiliser sur la question de l’égalité femmes-hommes qui reste d’une brulante actualité. Ce combat est à l’échelle de la planète car les droits des femmes sont universels et force est de constater que dans de trop nombreux pays les femmes sont reléguées dans l’espace privé, sont parfois amoindries et maltraitées sans que les auteurs de ces méfaits ne soient inquiétés. Dans d’autres pays elles n’ont simplement aucun droit. Vingt ans après la conférence des Nations Unies à Pékin qui avait comme objectif l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes partout dans le monde, nous sommes encore loin d’avoir atteint ce but. Les bonnes volontés ont reculé devant les conflits, les guerres, les crises économiques et l’émergence d’Etats terroristes qui transforment les femmes en ombre noire.

Dans notre pays les progressistes et en particulier les socialistes ont toujours considéré qu’augmenter les droits des femmes c’était faire évoluer la société et améliorer la démocratie. Les combats féministes font partie de notre identité de socialiste. L’IVG fut voté avec les voix de la gauche en 1982 la loi Roudy permit le remboursement de l’IVG, la loi Neiertz en 1993 créa le délit d’entrave et la loi Aubry en 2001 allongea le délais légal de recourt à l’IVG à 12 semaines. Depuis 2012, l’IVG est remboursé à 100 % pour les jeunes filles mineures et les examens préalables sont pris en charge. La loi « égalité réelle » de 2014 a supprimé la notion de détresse car même difficile l’avortement reste un choix.

Du point de vue de l’égalité, la France a beaucoup progressé, nous sommes passés en 2014 de la 45ème place à la 16ème place selon le classement annuel du Forum économique mondial. L’égalité de droit est acquise, il reste à conquérir l’égalité réelle car dans le domaine professionnel et salarial beaucoup de choses sont encore à accomplir même si la loi récente de 2014 a instauré et renforcé les sanctions à l’encontre des entreprises qui ne mettent pas en œuvre ce principe de justice sociale.

Dans un moment de grave crise économique comme celui que nous traversons, les femmes sont les premières victimes du chômage, de la précarité, des emplois peu qualifiés à temps partiel.

C’est pourquoi nous devons agir sur deux axes à la fois : renforcer la formation initiale et continue des femmes en commençant par mieux orienter les filles dans le système éducatif et améliorer les conditions de celles qui vivent aujourd’hui les difficultés du quotidien : création massive de places de crèche de proximité, amélioration des transports en commun, appui aux familles monoparentales. Ces chantiers sont actuellement mis en œuvre par le gouvernement.

Ces changements supposent une transformation progressive des mentalités et une prise en compte de ces sujets par l’ensemble du corps social afin que nous puissions ensemble, femmes et hommes, passer de l’égalité de droits à l’égalité réelle.

L’Education nationale doit être à ce rendez-vous comme à celui de la promotion de la laïcité, car la laïcité est le meilleur rempart contre l’obscurantisme qui relègue les femmes au second plan et souvent les asservit. La laïcité est le meilleur garant de la liberté et de l’émancipation des femmes.

Le Parti socialiste, même s’il est difficile de faire reculer certaines habitudes, a fait depuis deux décennies, de la parité, un enjeu politique majeur. Lionel Jospin, d’abord, aux élections législatives de 1997 puis avec la loi instaurant la parité dans les fonctions électives en 2000. Plus récemment, François Hollande a nommé le premier gouvernement paritaire de l’Histoire de la France. Dernièrement nous avons établi un scrutin binominal paritaire qui fera passer les assemblées départementales de 14% d’élues à 50% au niveau national. C’est un grand pas en avant.

Le Parti socialiste a même osé présenter une femme à l’élection présidentielle en 2007 et s’est doté d’une Première secrétaire de 2008 à 2012.

Réformer la société vouloir une société plus juste, plus tolérante, plus égalitaire, c’est le projet de tous les socialistes. Ce projet doit donner aux femmes la place qui leur revient car aucune croyance, aucune idéologie, aucune opinion ne peut justifier que la moitié de l’humanité ne participe pas à la construction de son propre destin.

Le socialisme est aussi un féminisme. Ce n’est pas un combat d’arrière garde, c’est un combat d’aujourd’hui et de demain car nous voyons que la société française est traversée par de forts courants conservateurs et même réactionnaires qui voudraient voir les femmes reléguées au second plan de la scène politique et sociale.

Ne nous laissons pas non plus duper par l’affichage et la manipulation simplistes, de celle qui nous laisserait croire qu’il suffit d’être cheffe de parti pour améliorer par enchantement le sort de toutes les femmes. L’extrémisme, même incarné par une figure féminine, est un danger pour la démocratie car précisément il réduit les libertés individuelles et en particulier celles des femmes.

L’émancipation des femmes, le droit de choisir leur vie est un combat de gauche porté par tous les socialistes. »

Entretien /

Hélène Conway-Mouret : « Pour les femmes, à tous les niveaux les choses sont plus difficiles. »

Malgré la loi sur la parité et les efforts, sincères ou non, menés pour l’appliquer, les femmes sont sous-représentées au sommet des hiérarchies. L’égalité des femmes n’est pas une partie gagnée. Pour Hélène Conway-Mouret, elle se joue en premier lieu dans les mentalités.

Sénatrice depuis 2011, membre de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et vice-présidente de la délégation aux Droits des femmes et à l’Égalité des chances, Hélène Conway-Mouret n’hésite pas à se déplacer pour se rendre compte par elle-même des réalités du terrain. Ainsi, au mois de janvier, est-elle allée visiter, entre autres, la « jungle » de Calais puis le Centre d’hébergement et de réinsertion sociale des Lucioles à Nice. Au cours de son mandat de ministre déléguée aux Français de l’étranger – jusqu’en 2014 – elle s’était emparée du problème des mariages forcés.

On a du mal à imaginer le mariage forcé compatible avec la réalité française contemporaine, qu’en est-il dans les faits ? Et quelle a été la nature de votre action pour le combattre ?

En 2012, sensibilisée au problème par des associations, j’ai rencontré des victimes. J’ai écouté leurs histoires d’une violence inouïe. Il était temps d’agir. La Grande-Bretagne, investie dans cette mission depuis plus de 5 ans, sauvait déjà chaque année des milliers de personnes alors qu’en France nous n’étions informés que d’une dizaine de cas. Nous avons abordé le sujet sous trois angles. Premièrement, la détection. Je suis allée à Londres pour une journée de rencontres au Forced Mariage Unit (Unité du mariage forcé) au sein du Home Office (ministère de l’Intérieur). Ils étaient très avancés sur la question. Deuxième volet, l’aide aux victimes. Comme les histoires de mariages forcés se déroulent pour la plupart à l’étranger, il fallait s’intéresser à l’accueil et au soutien des victimes sur place. Les agents consulaires étaient en général démunis face à ce genre de situations. Nous avons donc établi un module de formation et de sensibilisation pour les y préparer avant leur départ en poste. Ensuite, est venu le travail d’identification des associations afin d’organiser une chaîne humaine autour des victimes et accompagner celles et ceux (il y a aussi de jeunes hommes, même si très peu nombreux, parmi les victimes) qui voudraient revenir en France. Enfin, nous avons inséré un article dans la loi de 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Aujourd’hui forcer quelqu’un au mariage est passible de 3 ans de prison ferme et de 45 000 euros d’amende. La gravité de la pratique a donc été reconnue. Mon seul regret est qu’on n’en ait pas assez parlé parce que le sujet est tabou et risquait d’être « récupéré ». Alors qu’il ne devrait susciter aucune polémique car cette pratique est inacceptable.

En tant que vice-présidente de la délégation aux Droits des femmes, vous êtes allée visiter la tristement célèbre « jungle » de Calais, qu’y avez-vous appris ?

Selon les chiffres dont nous disposons, les camps de migrants à Calais comptent 1 000 femmes et 120 jeunes filles en tout. Elles y représentent environ 10 % de la population. Leur situation est extrêmement difficile. Victimes de toutes sortes de maltraitances et de violences, elles sont de plus exposées à des risques de trafics d’êtres humains. Dans cette sorte de décharge à ciel ouvert, elles n’osent pas sortir seules. La délégation aux Droits des femmes a produit un rapport sur la traite qui sera présenté début mars.

 Alors qu’elles représentent plus de la moitié de la population (51,3 %), un quart des parlementaires seulement sont des femmes (25 % pour le Sénat et 26,86 % pour l’Assemblée nationale). Est-il aussi difficile qu’on le dit d’être une femme en politique ?

Pour les femmes, à tous les niveaux les choses sont plus difficiles. Pas plus en politique qu’ailleurs. J’ai travaillé avec des associations de femmes hauts fonctionnaires. Elles gagnent en moyenne 25 % de moins que leurs collègues masculins. Il y a plusieurs raisons à cela. L’une d’elle, qui me semble importante, est le système de promotion. En France, on est promu à l’ancienneté. Or les femmes interrompent souvent leur carrière pour s’occuper de leurs enfants. Elles sont donc forcément lésées par ce système, créé par les hommes pour les hommes. Mais pour moi, le problème de l’égalité hommes/femmes est avant tout une question de mentalité. Si les gens, hommes et femmes, pensaient réellement que les femmes sont égales aux hommes, elles auraient tout naturellement les mêmes droits. C’est donc à mon avis au niveau idéologique que des progrès restent à faire.

Que pensez-vous de l’intégration du principe de déchéance de nationalité dans la Constitution ?

Je suis contre et je voterai contre. Je soutiendrai un amendement pour la suppression de l’article 2. Cette mesure qui ne rassure personne en a blessé des millions. Par ailleurs, il s’agit d’une rupture d’égalité. Le gouvernement a été à l’écoute en retirant la mention des binationaux mais le parti Les Républicains entend revenir au Sénat au texte initial. Je suis d’accord pour encadrer l’état d’urgence mais contre cet article dans sa totalité. D’ailleurs, les Canadiens qui avaient en 2015 voté pour la déchéance de nationalité pour les binationaux terroristes sont en train de revenir dessus. Un exemple à suivre…

Source: Opinion Internationale

Vous pouvez partager cette publication :
Pin Share
Retour en haut