En session - Nos conseillers régionaux
Égalité femmes - hommes : imprégner chaque politique publique
« Mes chers collègues, le membres de la commission des finances que je suis, assume de concentrer son intervention sur la 4ème partie de ce document, à savoir celle consacrée à l’égalité femmes-hommes.
Car la Loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes confie désormais aux collectivités territoriales des moyens pour agir, et l’année 2015 était donc la première année de plein exercice de ce texte.
Il faut d’abord saluer la réactivité de la Région Bretagne sur cette thématique. En effet, 3 mois après la parution du décret d’application, c’est-à-dire dès octobre 2015, nos collègues de la précédente mandature ont pu examiner un document stratégique décortiquant la problématique des inégalités entre femmes et hommes.
Nous sommes encore aujourd’hui les premiers -et peut-être les seuls- à disposer d’un rapport d’activité exhaustif sur cette thématique. Cela confirme que l’égalité femmes-hommes était déjà inscrite dans les politiques régionales bien avant la Loi de 2014.
Rappelons à titre d’exemple que la première biennale de l’égalité en Bretagne avait été organisée à Brest en 2006, soit il y a 10 ans.
Bien évidemment, notre politique en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes ne se limite pas à l’organisation d’événements emblématiques du type des biennales de l’égalité. Elle vise à imprégner chaque politique publique. Ainsi en matière de formation professionnelle, nous continuons le travail de promotion des métiers dits traditionnellement masculins auprès des femmes, et réciproquement, avec par exemple la prime mixité dans l’apprentissage : cette prime de 500€ par contrat signé dans une PME de moins de 20 salariés, a été versée 741 fois en 2015 dont 586 pour le recrutement des femmes.
Cette politique s’appuie sur une méthode originale, fondée à la fois sur un engagement volontariste et un travail en réseaux. Les Bretons n’ont pas la culture de l’action solitaire, mais plutôt celle de l’action solidaire.
Des élus, élues, responsables associatifs, mouvements féministes compris bien évidemment, des réseaux de femmes en responsabilité, et bien sûr les acteurs et actrices économiques et sociaux forment un Conseil pour l’Égalité entre les femmes et les hommes. Ce CpeG compte près de 700 membres, dont 30% d’hommes.
La contribution originale de ce Conseil crée une énergie citoyenne qui oblige le pouvoir politique. Notre première réponse dès le début de la mandature est l’existence au sein de l’exécutif régional d’une vice-présidence à l’innovation sociale, confiée à Anne Patault.
Notre constat est simple. Notre pays doit à la gauche, depuis 30 ans, d’Yvette Roudy à Najat Valaud-Belkacem, en passant par Catherine Génisson et d’autres, d’avoir écrit toutes les lois nécessaires pour parfaire l’égalité entre les femmes et les hommes. Cette égalité de droits, il nous faut collectivement, chacun dans notre action quotidienne, la traduire dans les faits. Cela suppose non seulement une volonté, mais encore de l’imagination pour expérimenter de nouvelles politiques.
Parmi les actions marquantes de l’année 2015, il faut retenir la date du 5 novembre 2015. Acte symbolique s’il en est, la Région Bretagne a été la première région de France à signer la convention pour une communication publique sans stéréotype de sexe auprès du Haut- Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes. Ce dernier a produit un guide pratique de bonnes conduites dont doivent s’inspirer nos campagnes de communication, qu’elles soient techniquement produites par nos services ou par un prestataire extérieur.
Ainsi, notre dernière campagne sur le plan breton de mobilisation pour l’emploi comprend 2 visuels : l’un montre un homme dans la force de l’âge avec le slogan « hier j’étais chômeur, aujourd’hui je suis chaudronnier. L’autre montre une jeune femme avec le titre : « aujourd’hui je suis maître d’oeuvre, demain, je serai maître d’hôtel ».
Vous noterez que le métier de maître d’hôtel, ici mis en avant, n’est pas un métier majoritairement confié à des femmes. C’est là une constance de la politique de la formation de la région Bretagne : ne pas s’en tenir aux logiques adéquationnistes qui enverraient tous les hommes dans l’industrie automobile, la filière nautique ou le bâtiment et les femmes vers le tertiaire, l’agroalimentaire ou les services à la personne.
Le domaine où l’inégalité femmes-hommes est la plus criante en matière de formation est l’apprentissage : 29% des apprentis en Bretagne sont des femmes. Ce constat nous pousse à mener deux types d’actions pour corriger ce chiffre : diversifier les métiers et les filières où on recrute des apprentis et « féminiser » l’image de métiers traditionnellement dits « masculins ».
A titre personnel, j’observe qu’il y avait il y a une dizaine d’années une véritable mobilisation de la société pour porter ces messages de métiers qui s’ouvrent aux femmes.
Pour des raisons qu’il faudrait analyser plus finement, il faut constater une lassitude, une usure, voire un renoncement, non des acteurs eux-mêmes qui restent mobilisés, mais de ceux qui pourraient être les premiers relais de ces messages essentiels pour permettre une meilleure insertion professionnelle des Bretonnes. Sans doute certaines méthodes de mobilisation doivent elles être renouvelées pour redevenir attractives. Mais l’objectif majeur, lui, subsiste.
En matière de formation professionnelle, il faut évoquer comme action nouvelle en 2015 la formation action Megalité. Cette action est destinée aux organismes de formation et CFA du territoire. 20 structures bénéficient depuis septembre dernier d’un accompagnement personnalisé en matière d’égalité professionnelle. Concrètement, le but de cette action est d’abord d’objectiver le diagnostic des inégalités observées, de partager les constats, d’identifier les freins et d’explorer des pistes d’amélioration et d’actions internes auprès des publics accueillis. Le dispositif s’arrêtera en novembre prochain, et il sera intéressant d’en observer les résultats.
Car cette action illustre au fond la méthode bretonne : miser sur la responsabilité des acteurs locaux, leur faire confiance en leur mettant à disposition des outils, des méthodes de travail, appuyés par une volonté politique exprimée fermement sans fioriture.
Pour résumer, nous inscrivons l’égalité femmes-hommes de manière transversale dans toutes nos politiques, avec sérieux et constance, parce que nous considérons que la marche vers le progrès social n’avance que si toutes nos politiques s’imprègnent de ces valeurs si importantes pour les Bretonnes et les Bretons.
Je vous remercie. »
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http://www.groupe-ps-bretagne.bzh/
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