En présence de Thérèse THIÈRY, maire de LANESTER et Norbert MÉTAIRIE, maire de Lorient et président de Lorient agglomération, des deux conseillers départementaux socialistes : Gaëlle LE STRADIC et Bruno BLANCHARD, de Maxime PICARD, conseiller régional et Premier secrétaire fédéral du PS Morbihan et Émilie CHATARD suppléante du député et secrétaire de section PS de Lorient, les militants lanesteriens et les élues socialistes ont présenté leurs vœux pour l’année 2019.
Sarah JORON, lanesterienne de 18 ans et secrétaire des jeunes socialistes du Morbihan est intervenue sur l’Europe et les élections du 26 mai prochain. Elle nous a rappelé que les enjeux démocratiques étaient au cœur de l’idéal européen et a cité Simone VEIL : « se fixant des grandes ambitions, l’Europe pourra faire entendre sa voix et défendre des valeurs fortes : la paix, la dépense des droits de l’Homme, davantage de solidarité entre les riches et les pauvres. L’Europe, c’est le grand dessein du 21ème siècle ».
Kevin ALLENO, secrétaire adjoint de la section de LANESTER, 29 ans s’est exprimé sur le contexte national, a fait une rétrospective des temps politiques de 2018. Il a abordé la crise démocratique et sociale, en réponse à la mobilisation des gilets jaunes. Il a aussi partagé son analyse entre travail de réflexion sur la démocratie représentative et participative, les 2 complémentaire.
Discours prononcés :
Tout d’abord en ce début d’année je vous souhaite à toutes et à tous une belle et heureuse année 2019. Qu’elle vous apporte santé, amour et engagements politiques. Que cette année soit riche en aventure et qu’elle se place sous le signe du mouvement et de la vitalité.
Cette année sera marquée politiquement par les élections européennes qui ont jusque là été considérées comme secondaires. Si les municipales sont au cœur des discussions, l’Europe se fait un petit peu oublier. Nous sommes bretons, nous sommes français mais aussi européens. N’oublions pas cette identité qui est la nôtre et qui nous rassemble. Redonnons-lui sens. La plupart d’entre vous avez vécu pleinement les changements de l’Europe, vous avez vu les frontières s’ouvrir, le monde se connecter. Pour ma part, et plus largement pour les jeunes, nous avons grandi dans ce monde et nous ne voyons peut-être pas la chance que nous avons. Ne cessez jamais de nous le rappeler.
L’Europe nous concerne tous, et prend en charge notre vie quotidienne, l’agriculture, la pêche qui est tout de même au centre des débats dans cette période de négociations du BREXIT et qui a un impact direct sur la région lorientaise, l’environnement, la mobilité, le handicap, l’immigration ou encore le numérique. L’Europe a Lanester, c’est l’épicerie solidaire, c’est un soutien financier dans les programmes d’insertion mais aussi pour des agriculteurs locaux. L’union européenne a donc une implantation directe sur notre territoire il est important de le souligner.
Ce que nous ne devons pas perdre de vue, c’est l’importance de l’Europe dans nos vies. La politique n’est pas un objet abstrait qui met en concurrence des personnalités et des partis. Du moins si en partie. Mais la dimension fondamentale de la politique est son impact au quotidien. Nous représentons des valeurs mais aussi des femmes et des hommes de tous les jours qui voient l’essence augmenté, les impôts augmentés, la politique sociale se durcir… c’est pour cela que nous faisons de la politique et que nous devons faire des européennes une priorité. Comment faire preuve de crédibilité si nous ne plaçons pas au centre de nos préoccupations les personnes que nous souhaitons représenter. Les valeurs que nous portons sont concrètes ; ce ne sont pas des objets invisibles qui flottent au-dessus de nous ou du moins ça ne doit pas l’être. Nous sommes le parti socialiste, nous portons donc une politique sociale, une envie de progrès. Nous souhaitons nous battre contre les discriminations de toute nature mais aussi pour la laïcité qui nous est chère.
Si l’Europe nous pousse à être « unis dans la diversité » c’est bien la dimension sociale du projet qui est mise en avant. Nous avons donc pleinement notre rôle à jouer. Chacun de nous peut simplement réhabiliter une Europe qui nous a peut-être déçu. Nous devons tous prendre nos responsabilités, nous avons tous fait des erreurs ; c’est humain mais ce qui serait inacceptable c’est d’enterrer cette Europe qui nous apporte tant. Simone Veil disait « se fixant de grandes ambitions, l’Europe pourra faire entendre sa voix et défendre des valeurs fortes : la paix, la défense des droits de l’homme, davantage de solidarité entre les riches et les pauvres. L’Europe, c’est le grand dessein du 21e siècle. »
L’Europe devrait être au cœur de nos discussions et pourtant, personne n’en parle. Les médias se taisent, les politiques aussi, localement nous devons faire vivre ces élections mener campagne pour rappeler aux gens pourquoi l’Europe et pourquoi c’est important d’aller voter. Pourquoi l’Europe est fondamentale pour jouer un rôle mondial. La France ou l’Allemagne sont de grandes nations mais seules elles ne sont rien contre ce que sont les géants mondiaux. Soyons clairs, avec la montée du populisme dans divers pays d’Europe c’est bien la survie de cette belle institution qui est en jeu. Je pense que notre rôle à tous et là je ne parle pas en tant que membre de parti mais en tant que citoyenne, notre rôle est de sensibiliser les gens qui nous entoure à cette réalité et je me répète mais c’est le cœur du sujet, de l’influence de l’Europe dans notre vie quotidienne.
N’oublions pas dans ce contexte français difficile que nous sommes aussi des citoyens européens et que nous avons le devoir y compris pour les générations à venir d’assurer la santé de cette Europe fragilisée. Loin d’être une fatalité nous pouvons tout construire. C’est donc ce que je nous souhaite pour cette nouvelle année, construire ensemble et avancer ensemble. Je vous remercie pour votre attention et je vous souhaite une nouvelle fois à toutes et à tous une belle année 2019.
Mesdames et Messieurs,
Chers amis, Chers camarades,
L'année 2018 a été riche en rebondissements et en enseignements. On a ainsi appris que l'on pouvait être ministre de l'Intérieur, diriger l'un des services de renseignements les plus performants au monde et n'être au courant de rien. On a appris également que l'on pouvait recevoir « la plus grande sanction de l'histoire de l'Élysée » et se voir octroyer, « en même temps », deux passeports diplomatiques. Enfin, on a appris aussi que l'on pouvait défendre les mesures économiques prônées par Nicolas Sarkozy et se réclamer, le plus sérieusement du monde, de la social-démocratie.
Dans un autre registre, Emmanuel Macron a affiché dans son discours des Bernardins sa vision très concordataire de la laïcité. Sa volonté de réformer la loi de 1905 n'en est que plus inquiétante dès lors qu'il confond, sciemment, oecuménisme et laïcité. Il conviendra à cet égard de demeurer vigilants en 2019 sur ce texte qui demeure l'un des fondements de notre République. On ne peut pas sincèrement pleurer la mort des membres de la rédaction de Charlie Hebdo et risquer de démembrer un texte qui garantit la liberté de conscience de chacune et de chacun d'entre nous. En outre, ce n'est pas à l'Etat d'organiser les cultes. Les questions spirituelles ne le regardent tout simplement pas.
En cette fin 2018, le mouvement des gilets jaunes a souligné, et souligne toujours, le désarroi social d'un grand nombre de nos concitoyens. Beaucoup d'entre eux, et d'entre elles, ont le malheur de ne pas rentrer dans les bonnes cases administratives. Et ce ne sont pas les solutions limitées, conjoncturelles et très catégorielles du Président de la République qui peuvent constituer une réponse adéquate à un problème structurel.
Par ailleurs, ce mouvement très hétéroclite, aux accents parfois populistes voire poujadistes, voit se greffer bien d'autres revendications ainsi que des tentatives de récupération par les extrêmes. Il n'en souligne pas moins la crise existentielle qui frappe notre démocratie. Une crise qui comprend plusieurs dimensions.
C'est tout d'abord une crise du politique. En effet, le pouvoir politique se retrouve de plus en plus impuissant. Impuissance qu'il a lui-même créé, notamment dans les années 90 et dans le cadre de la mondialisation. Le politique n'a cessé de se dessaisir de certaines prérogatives au profit du monde économique et d'instances qui véhiculaient des discours on ne peut plus idéologiques sous couvert de l'expertise. C'était si moderne. Le politique était, lui, si has been... On commence, malheureusement, seulement à comprendre qu'à dessaisir le politique, c'est finalement la démocratie qui a trinqué.
Ce mouvement, ainsi que l'abstention observée à chaque élection, démontre également une crise de la représentativité. Nos concitoyens se retrouvent de moins en moins dans leurs élus et dans les partis.
Cette crise démocratique est, ensuite, et c'est lié aussi à la crise de la représentativité, celle des partis politiques. On est plutôt bien placé au parti socialiste pour savoir à quel point les partis ne sont plus dans le cœur des Français. Et il faut bien l'admettre, nous avons une grande part de responsabilité dans cette situation. Il y a un moment où il ne faut plus se mentir pour reprendre la formule de Nicolas Hulot, les partis politiques ont pendant trop longtemps cessé de réfléchir, de constituer des lieux d'échanges, de réflexion et de débats pour servir, trop souvent, de simples tremplins aux ambitions individuelles. Les partis, et notamment le parti socialiste, ont eu aussi tendance à négliger les jeunes, à les voir au mieux comme un club de supporters pour animer les meetings au pire comme des ambitieux aux dents longues qui voulaient piquer la place de leurs aînés. Les partis politiques ont aussi eu cette tendance à prendre les fédérations comme de simples courroies de transmission sans jamais les envisager comme des forces de propositions. Le cataclysme de 2017 a eu au moins l'avantage de faire prendre conscience aux socialistes de ce constat. Olivier Faure a lancé depuis le congrès d'Aubervilliers un vaste chantier de renaissance de notre parti. Nos parlementaires se font aussi régulièrement forces de proposition comme le prouve la tentative de référendum d'initiative partagée pour rétablir l'ISF. Et, à notre modeste échelle fédérale, nous avons aussi engagé un vrai travail de fond. Ce qu'illustre notamment le renouveau de notre journal que vous trouverez ici. 2019 devra à cet égard continuer les efforts engagés en 2018.
Enfin, la crise démocratique que nous vivons est également une crise de la citoyenneté. Les élus, les partis, les élites ne sont pas les seuls responsables. L'un des éléments mis en avant par les maires pour expliquer leur mal être est d'ailleurs le comportement individualiste et consumériste de leurs administrés. Or, les gens doivent prendre conscience qu'ils ne sont pas seulement des consommateurs, des usagers mais aussi et avant tout des citoyens. Sans cette prise de conscience la République ne peut pas s'épanouir.
Pour régler cette crise, un travail de réflexion est nécessaire. Des solutions sont déjà engagées et pourraient être généralisées et complétées. Je pense, notamment, à l'outil que constitue le budget participatif mis en place par la majorité à Lanester. La démocratie participative ne remplacera pas la démocratie représentative. Ce n'est pas son but et ce ne serait d'ailleurs pas viable contrairement à ce qu'avancent certaines personnes. Jean-Jacques Rousseau, qui est régulièrement cité par les détracteurs de la démocratie représentative, reconnaissait lui-même que la démocratie directe n'était pas viable dans les grandes collectivités. Au contraire, démocratie représentative et participative doivent être complémentaires. Et les outils mis en place doivent impérativement être équilibrés et encadrés intelligemment pour ne pas profiter aux seules minorités ou groupes bien organisés.
Je voudrais conclure ce propos en abordant la question des médias et de la liberté de la presse. Ces dernières semaines ont vu une recrudescence d'agressions verbales et parfois physiques envers les journalistes. Je pense tout particulièrement à Zineb El-Rhazoui, menacée de mort récemment pour avoir rappelé des évidences républicaines et démocratiques. Il est à noter, au passage, que Bernard Cazeneuve et Olivier Faure ont été parmi les rares politiques à exprimer leur solidarité à son égard. Ces menaces sont autant d'atteintes inacceptables à la liberté de la presse. Mais en réalité, les atteintes de ces dernières semaines ne sont qu'une nouvelle forme d'un phénomène plus profond et plus ancien visant la liberté d'expression. Les journalistes sont vilipendés, agressés, parfois assassinés. Nous commémorions cette semaine les 4 ans de l'attaque de Charlie Hebdo. Cet attentat avait prouvé à un pays saisi d'effroi que l'attaque contre les journalistes et la liberté d'expression ne se limitaient pas à la Russie de Poutine, au Mexique des Narcotrafficants ou aux régimes dictatoriaux.
Quelques jours plus tard, le 11 janvier, la France prouvait au monde entier qu'elle ne se laisserait pas faire, qu'elle ne supporterait pas qu'on s'attaque aux fondements de sa République, au fondement de la démocratie. Cette manifestation, qui réunit plus de 4 millions de personnes à travers le pays, illustra l'esprit de liberté, la solidarité dans l'adversité et la détermination qui anime les Françaises et les Français lorsque l'essentiel est en jeu. Je formule ainsi le vœu que, pour 2019, nous retrouvions, en France, cet esprit du 11 janvier pour qu'il irrigue à nouveau notre projet républicain.
Enfin Annaïg LE MOËL RAFLIK, Secrétaire de section et élue socialiste est intervenue sur les perspectives locales pour le Parti Socialiste. Elle a rappelé que les 3 élues socialistes sont restées fidèles a leur famille politique et fidèles à leur engagement de représenter le PS, au sein de la majorité municipale. Elle a relaté la dégradation des locaux de la fédération à Lorient qui s’apparente à de l’intimidation et condamne avec fermeté toutes les formes de violences et de radicalisation. Sur la stratégie des européennes, à l’heure ou le rassemblement national est annoncé en tête des intentions de vote, et elle regrette que Ségolène Royal jette l’eponge, faute d’accords politiques bec les autres composantes de la Gauche et notamment les écologistes.
Sur les dynamiques locales et les perspectives de 2020, nous sommes au travail avec comme impératif la nécessité de réfléchir collectivement aux projets municipaux et d’agglomération. À LANESTER, la Gauche et plus encore qu’ailleurs à le devoir de se rassembler. L’union est indispensable, si on ne veut pas céder aux sirènes des populismes de tout bord et si on veut préserver la République et sa devise dans notre commune. L’heure n’est ni aux postures et impostures, aux calculs politiciens qui écœurent nos concitoyens ni à l’inertie.Les socialistes sont au travail :
- au sein de la majorité municipale dans le respect du contrat de mandature
- à la fédération pour aider notre famille à rebondir après le cataclysme de 2017
Et aussi au travail pour ne pas subir l’avenir mais bien le faire et prendre nos responsabilités en émis voulu.En 2019, « il n’est pas bon vent pour le matin qui ne sait pas où il va » disait SÉNÈQUE. Au PS, nous savons ou nous allons et que 2019 sera une année riche d’expériences militantes sur le terrain avec les européennes du 26 mai et que l’ennemi de notre Démocratie est l’abstention.
Sarah JORON nous a dit combien l’Europe est une chance ! Alors croyons en une Europe plus sociale, plus démocratique, plus visible au quotidien et tournons nous vers l’avenir.Au PS à LANESTER, nous avons le goût de l’effort ! Et nous faisons notre cette maxime de GANDHI : « C’est dans l’effort que l’on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Un plein effort est une pleine victoire ». Notre victoire c’est d’avoir su rebondir et de nous tourner vers l’avenir.
Bloavezh Mat et Bonne année 2019.